Auteur d'un ouvrage intitulé Le Grand détournement, Fatiha Boudjahlat dénonce les communautaristes de toutes obédiences. Elle déclare notamment au FigaroVox :
"[…] Quand Judith Butler explique que les femmes afghanes ne doivent pas se délester de leurs burqas grillagées, pour ne pas prêter leur concours à l'impérialisme américain, je vois une grande bourgeoise blanche américaine dans le confort de son bureau, qui livre pieds et poings liés ces femmes à leur sort. Ce nouveau féminisme racialiste combat le patriarcat blanc, mais valide son pendant oriental. Il se réduit alors à un combat pour que les femmes non-blanches, puisque l'ethnie est déterminante, puissent obtenir le maximum de ce qu'elles peuvent espérer dans les limites du cadre mental, culturel, juridique que les hommes de leur communauté religieuse auront fixées. Ce féminisme est parfaitement décrit par Houria Bouteldja quand elle écrit: «J'appartiens, à ma famille, à mon clan, à mon quartier, à ma race, à l'Algérie, à l'islam. J'appartiens à mon histoire et si Dieu veut, j'appartiendrai à ma descendance.» Elle écrivait avant: «Nous [les femmes] appartenons à notre communauté et nous l'assurons de notre loyauté.». En tant que femme et en tant que féministe, je n'appartiens à personne. C'est le B-A BA du féminisme. Celui-ci est détourné de façon à ce que les femmes non-blanches occupent la place que les hommes de la communauté leur assignent. Interrogeons nous sur cette indignation à géométrie variable. De tels propos tenus par des blancs feraient hurler ces féministes relativistes qui pourtant restent bien silencieuses quand ils sont tenus par des femmes non-blanches. Par respect de la diversité? Par grandeur d'âme? Par esprit de tolérance? Ou parce que trotte dans leurs esprits une conception misérabiliste du bon sauvage: «C'est comme cela que ces gens-là fonctionnent. C'est un passage obligé pour ces gens-là qui ne sont pas encore entrés dans la modernité.» Ce sont pourtant des femmes nées et scolarisées en France.
La cause des femmes est au cœur de l'actualité depuis l'affaire Weinstein et la polémique #BalanceTonPorc. Pourtant, la question de la violence qui touche les femmes dans certaines cités ainsi que celle de la pression exercée par l'islam est éludée du débat …
Il y a en effet un deux poids deux mesures. Ce féminisme dévoyé valorise les intérêts de la communauté religieuse, c'est-à-dire de ses leaders masculins aux dépens de la dignité des femmes. C'est ainsi que l'opposition de ces néoféministes à la pénalisation du harcèlement de rue s'entend: la souffrance des femmes est secondaire face au confort de ces hommes-là. La parole des femmes doit s'effacer devant l'impunité des hommes. Et les mêmes s'activent à balancer leurs porcs? Aussi longtemps et seulement si ceux-ci sont blancs? Toute religion a une structure patriarcale. C'est celle-ci qu'il faut combattre quand on se dit féministe. Quel que soit la religion. Mais avec les phénomènes de ghettoisation et la prime aux leaders les plus orthodoxes, c'est la forme la plus rétrograde de l'islam qui est valorisée. C'est une forme parmi d'autres. D'autres formes toutes aussi légitimes et authentiques existent. […]
Quels sont les points communs entre ce néo-féminisme et le «néo-antiracisme indigéniste»?
Ils partagent la même vision racialisée des rapports sociaux. Ils ont le même ennemi: le mâle blanc occidental. Ils dénoncent la structure patriarcale de la République, mais s'accommodent fort bien voire célèbrent le patriarcat oriental. La culpabilité de classe et de race des néo-féministes sert de levier à l'offensive universitaire, médiatique, associative des indigénistes. Les deux courants idéologiques revendiquent une appartenance à la gauche, et pourtant les deux privilégient en toute circonstance l'hypothèse ethnique à l'analyse sociale de la lutte des classes. Ils portent une vision libertaire très libérale, qui vise à réduire la sphère d'intervention de l'Etat au bénéfice de la régulation sociale des leaders communautaires. Les premières sont les idiotes utiles, pardon les idiot.e.s utiles des seconds. Qui sont dans un racisme tout aussi révoltant que les identitaires.
Ces militants appellent cela «la convergence des luttes». Que signifie ce glissement intersectionnel?
Les indigénistes sont dans la même logique que les identitaires et les tenants du grand remplacement. Ils veulent grand-remplacer, à titre de dédommagement historique et ontologique quand les autres craignent d'être grand-remplacés. […]
Mettre sur le même plan l'islam et la chrétienté serait une erreur historique, mais l'un et l'autre ont toute leur place en France. Factuellement il y a une antériorité chrétienne en France. Mais je ne m'égare pas dans la botanique, les souches sont pour moi des arbres morts. Rester dans le registre politique et historique est plus pertinent que de basculer dans celui de l'horticulture, qui sert ici à naturaliser l'identité. La prise en compte de cette antériorité ne fait pas de toutes et de tous les Français des chrétiens. Par la laïcité et les vertus républicaines d'une nation, par cette filiation politique, étanche à toute considération ethnique et biologique, souhaitée par les identitaires de l'extrême droite et des indigénistes de l'extrême gauche, nous embrassons cet héritage pour ce qu'il est: le signe que le monde existait avant nous, et que l'histoire ne commence pas avec nos revendications individuelles ou communautaires. C'est aussi le gage de notre liberté. Comme l'écrivait Rabaut Saint-Etienne: «On s'appuie sur l'histoire ; mais l'histoire n'est pas notre code.» Assumer cette histoire ne revient pas à la cautionner dans son intégralité, ni à vouloir la perpétuer.
«De culture arabo-musulmane, je n'ai jamais vu les compatriotes comme des ennemis héréditaires. Je n' ai pas grandi dans cette haine des autres et dans cette culture des miens. Mon pays est la France», écrivez-vous. Comment expliquez-vous la détestation que voue une partie de la jeunesse à la France?
Pour la majorité des descendants d'immigrés, c'est une détestation de façade. Leurs parents, enfants d'immigrés de la première génération ont tendance à entretenir leurs enfants dans un conflit de loyauté: le bled ou la France. Il suffit de discuter avec eux en évacuant toute sommation et toute alternative, pour qu'ils reconnaissent très vite qu'ils sont heureux de vivre en France. Heureux d'aller en vacances au bled, avec un pouvoir d'achat européen et le statut de touriste, mais heureux de vivre en France. Il faut faire verbaliser cet attachement à la France, sans quoi celle-ci apparait comme un guichet de prestations. Ce qui se traduit par un ultra-consumérisme antinomique avec l'identité de citoyens. L'attachement au pays s'apprend s'il s'enseigne. Avec une grande hypocrisie qu'il faut dénoncer: les mêmes qui crient au nationalisme mortifère quand il s'agit de la France, le célèbrent quand il concerne le pays d'origine. […]
MARTIN DESMARETZ de MAILLEBOIS
“Le MÂLE BLANC” Gaulo-Français a justement inventé puis maintenu et valorisé la “dignité de la femme” ! Qui a inventé ” l’AMOUR COURTOIS” ? Qui a inventé la nécessité de prévenir SEPT FOIS une femme avant d’accepter de “conclure” avec elle même à sa demande ? Qui a inventé la nécessité de ” faire sa cour selon une méthodologie largement codifiée en vue du mariage ? Qui a inventé les fiançailles et la promesse de mariage comme étant un engagement solennel de la part du “Mâle blanc” dans le CODE CIVIL ? Qui a inventé la galanterie ? Bref, qui a inventé tous ces privilèges donnés aux femmes, que trop d’ineptes petites têtes féminines depuis 100 ans maintenant bien sonnés se sont employées à détruire, sapant ainsi les bases de toute la civilisation pour faire rentrer la France dans la sauvagerie qui sévit partout ailleurs en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie ? Il est clair que le MÂLE BLANC leur est supérieur et que cela gêne les petites cervelles et les sauvages qui rêvent d’un monde de sauvages à leurs images ! Eh ! Bien, je suis fier d’être un MÂLE BLANC, Français, en France et chrétien en plus donc respectueux de son engagement à vie dans le mariage depuis 47 ans déjà !
C.B.
Propos intéressant, mais l’auteur semble avoir peu d’expérience des végétaux*: “je ne m’égare pas dans la botanique, les souches sont pour moi des arbres morts”
Le mot “surgeon” ne doit pas faire partie de son vocabulaire. Rappelons ce qu’en dit le CNRTL: “Jeune pousse qui naît au collet ou à la souche d’un arbre et qui, séparée avec une partie de la racine et replantée, peut donner un nouvel individu.” Autrement dit, une souche est très loin d’être “un arbre mort”: ce sont les racines qui comptent (et ça vaut aussi pour les êtres humains).
Toujours dans la maîtrise de la langue (mais là, ce n’est pas l’auteur qui m’amène à cette précision):
indigène: “Personne native du pays où elle vit et où ses ascendants ont vécu depuis une époque reculée.”
autochtone: “Personne née dans le pays même où elle habite, dont les ancêtres ont vécu dans le pays. ”
*ou ignore Isaïe 11,1 : « Un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de ses racines »
clovis
J’ai vu sa photo. Si elle se dit “non-blanche”, comme elle n’est manifestement pas noire peut-on encore dire d’elle qu’elle est café au lait, avec beaucoup de lait ? L’homme blanc français, chrétien, fidèle et galant que je suis, et fier de l’être aussi, après en avoir vu de toutes les couleurs se demande si on n’est pas en train de devenir cinglés. Il me semble que Madame Fatiha Boudjahlat n’est pas loin de penser la même chose.
Semper Fidelis
Le féminisme… dès le départ, voulu pour priver la femme de tous ses rôles et attributs de la pleine féminité !
L’ordre naturel des choses est trop insupportable pour nos “savants”…
Ohlala
L’embourgeoisement des esprits n’est-il pas le triomphe du puritanisme anglo-saxon?
Le vraie féminisme est dans la force intérieure de la femme à aimer, à aider ou à se sacrifier plutôt qu’à papillonner