Thibaud Collin écrit dans Le Figarovox :
"(…) Le paradoxe des jours que nous venons de vivre, c'est l'empressement des clercs officiels d'une part à refuser tout amalgame, à prévenir tout dérapage d'«islamophobie» et d'autre part à présenter «l'esprit Charlie» comme la quintessence de notre culture nationale et de la République éprise de liberté. Certains survivants de la rédaction de l'hebdomadaire ne se sont pas privés de récuser une telle panthéonisation et de conchier une bonne partie des autorités présentes dimanche; en cela ils étaient plus cohérents que leurs récents thuriféraires! Depuis quand, en effet, un «dessin-insulte» est-il un signe de respect et de vie commune démocratique?
Ainsi le danger majeur de ce slogan est de faire croire à nos compatriotes musulmans que «Charlie, c'est la France» et que «la France, c'est Charlie». Et qu'ainsi la France est bien ce que certains leur susurrent dans l'oreille avec constance: un pays ne croyant plus en rien. Si l'hebdomadaire peut revendiquer l'héritage de Voltaire, l'auteur de Mahomet ne peut résumer, à lui seul, tout ce nous sommes. (…)
Que ces lâches assassinats soient l'occasion d'une prise de conscience que le nihilisme des tueurs islamistes ne pourra, à terme, être vaincu que si nous renonçons à notre propre nihilisme. Le temps presse…