D’Olivier Frèrejacques sur Liberté politique :
La panthéonisation de Robert Badinter, apôtre du laxisme judiciaire, s’inscrit dans un moment de flottement institutionnel en France : un Premier ministre démissionnaire, une Assemblée fragmentée, un président en fin de règne et un gouvernement des juges.
L’actualité de fin de semaine a été chargée. Si l’on regarde objectivement ce qui a du sens historiquement, on peut espérer, avec prudence, une accalmie au Proche-Orient, avec le cessez-le-feu en Palestine.
En France, deux événements se partagent la vedette : la canonisation républicaine de Robert Badinter, ancien garde des Sceaux, figure centrale de l’abolition de la peine de mort et second bourreau éternel des victimes, ainsi que la crise gouvernementale avec l’imminence de l’arrivée d’un nouveau chef de gouvernement !
D’un côté, la République célèbre celui qui a défendu les assassins et les violeurs d’enfants ; de l’autre, son président cherche un fusible pour poursuivre son pénible second quinquennat.
Dans les deux cas, une constante : la France, en cette seconde moitié du XXème siècle, a pourri et pourrit toujours par la tête.
Badinter était un personnage odieux, animé d’une volonté féroce de destruction ; Macron est une incarnation du mépris. Pas étonnant que le second rende hommage au premier.
Le Panthéon, vide-ordures d’un régime à bout de souffle, accueille donc l’un des siens. Derrière lui, un cortège de morts, des enfants, encore une fois, sept ans après Simone Veil.
S’il ne s’agit pas d’enterrer trop tôt cette Cinquième République, gageons que ses saints patrons destructeurs ne la placent pas sous les meilleurs auspices.
À court, et probablement à moyen terme, l’avenir sera compliqué, d’autant que l’arsenal judiciaire du régime musèle les oppositions et potentiellement les majorités de demain. Reste que la Citadelle s’effrite : l’unanimisme de la panthéonisation de la mère Veil a laissé place à des critiques beaucoup plus amères, sept ans plus tard, pour le père Badinter. Hauts les cœurs !