Dimanche, le Pape s'est rendu à la cathédrale de Turin, dans laquelle est conservé le Saint Suaire qui, comme l'a dit le Président de la Commission diocésaine, "est un tissu, mais plus encore une image qui nous parle de Jésus" quelles que soient les réponses de la science. Paul VI avait souligné que le
"visage du Christ qui y figure semble tellement vrai, tellement humain et divin à la fois, ce qu'aucune autre représentation" connue ne rend.
A son tour en 1988 Jean-Paul II a affirmé que c'est
"une image de la souffrance humaine, de cette expérience qui d'une manière ou d'une autre traverse la vie de chacun de nous".
Après avoir médité devant le reliquaire, le Saint-Père est allé se recueillir sur la tombe du bienheureux Giorgio Frassati (1901 – 1925), avant de gagner Piazza Vittorio où il a célébré une grand-messe. A l'homélie, il a évoqué l'amour du Seigneur, qui ne déçoit jamais, qui ne fait jamais défaut:
"Il ne se lasse pas de vouloir notre bien, de nous supporter, de nous pardonner, de nous accompagner tout le long de notre vie selon la promesse faite aux apôtres d'être avec eux chaque jour jusqu'à la fin du monde. Il s'est fait homme par amour, il est mort et est ressuscité par amour, par amour il est sans cesse à notre côté… Il a offert sa vie pour chacun de nous et la fidélité de Jésus ne cesse pas non plus devant notre infidélité. Lui, il nous reste fidèle même lorsque nous fautons, et reste là pour nous pardonner. Il est le reflet du Père miséricordieux… Et puis l'amour de Dieu recrée toute chose… Reconnaître nos limites et nos faiblesses c'est ouvrir la porte au pardon de Jésus, ouvrir la porte à un amour qui nous renouvelle au plus profond… La salut s'ouvre à nous lorsque nous nous ouvrons à la vérité en reconnaissant nos erreurs, nos péchés… Mais l'amour de Dieu est aussi stable et sûr…comme en témoigne Jésus…lorsqu'il fait cesser la tempête… Les disciples sont pris de peur car ils craignent pour leur vie. Alors, commandant au vent et aux ondes, il les appelle au courage de la foi… En présence de l'homme qui perd confiance, le Seigneur offre le roc de son amour. Chacun peut s'y raccrocher pour trouver refuge et ne pas tomber… Alors demandons nous si nous sommes ou non montés sur ce rocher, comment nous vivons l'amour fidèle de Dieu à notre endroit. Nous risquons toujours d'oublier cet amour, de nous laisser paralyser par la peur de l'avenir, de chercher la sécurité dans des valeurs passagères, dans un style de vie replié et excluant l'autre… Puisse l'Esprit nous aider à prendre conscience de cet amour solide, qui nous fortifie dans les plus petites choses…et nous rend capables de ne pas nous renfermer face à la première difficulté… Comme sur le lac de Galilée…Jésus est aujourd'hui celui qui vainc le mal et disperse le désespoir. Cette paix…il l'offre aussi à nos frères et soeurs fuyant la guerre et les persécutions à la recherche de la liberté".