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L'Eglise : Léon XIV

Le pape reçoit le groupe ECR du Parlement européen : “l’identité européenne ne peut être comprise et promue qu’en référence à ses racines judéo-chrétiennes”

Le pape reçoit le groupe ECR du Parlement européen : “l’identité européenne ne peut être comprise et promue qu’en référence à ses racines judéo-chrétiennes”

Le groupe ECR est celui où siègent Nicolas Bay, Laurence Trochu, Guillaume Peltier et Marion Maréchal. Le pape Léon XIV leur a dit :

Je tiens tout d’abord à vous remercier pour votre engagement au service non seulement de vos électeurs au Parlement européen, mais aussi de tous les citoyens de vos circonscriptions. En effet, exercer une haute fonction au sein de la société implique la responsabilité de promouvoir le bien commun. Je vous encourage donc tout particulièrement à ne jamais perdre de vue les oubliés, les plus démunis, ceux que Jésus-Christ appelait « les plus petits » parmi nous (cf.  Lc  9, 48).

En tant qu’élus démocratiquement, vous représentez un éventail d’opinions qui s’inscrivent dans un spectre plus large de diversité. L’un des objectifs essentiels d’un parlement est d’ailleurs de permettre l’expression et le débat de ces opinions. Or, la marque de toute société civilisée est que les divergences soient débattues avec courtoisie et respect. La capacité de ne pas être d’accord, d’écouter attentivement, et même d’engager un dialogue avec ceux que nous considérons comme des adversaires, témoigne de notre respect pour la dignité inhérente à chaque être humain. Je vous invite donc à méditer sur saint Thomas More, patron des hommes et femmes politiques, dont la sagesse, le courage et la défense de la conscience sont une source d’inspiration intemporelle pour tous ceux qui œuvrent au bien-être de la société.

À cet égard, je partage pleinement l’avis de mes prédécesseurs : l’identité européenne ne peut être comprise et promue qu’en référence à ses racines judéo-chrétiennes. Protéger l’héritage religieux de ce continent ne vise cependant pas seulement à sauvegarder les droits de ses communautés chrétiennes, ni même à préserver des coutumes ou traditions sociales particulières, qui varient d’ailleurs selon les lieux et au fil de l’histoire. Il s’agit avant tout de reconnaître un fait. De plus, chacun bénéficie de la contribution que les membres des communautés chrétiennes ont apportée et continuent d’apporter au bien de la société européenne. Il suffit de se souvenir de quelques-uns des développements majeurs de la civilisation occidentale, notamment les trésors culturels de ses cathédrales majestueuses, son art et sa musique sublimes, et les progrès scientifiques, sans oublier l’essor et le rayonnement des universités. Ces développements créent un lien intrinsèque entre le christianisme et l’histoire européenne, une histoire qu’il convient de chérir et de célébrer.

Je pense notamment aux riches principes éthiques et aux modes de pensée qui constituent le patrimoine intellectuel de l’Europe chrétienne. Ils sont essentiels à la sauvegarde des droits et de la dignité inhérents à chaque personne humaine, de sa conception à sa mort naturelle. Ils sont également fondamentaux pour répondre aux défis posés par la pauvreté, l’exclusion sociale, la précarité économique, ainsi que par la crise climatique, la violence et la guerre. Veiller à ce que la voix de l’Église, notamment à travers sa doctrine sociale, continue de se faire entendre, ne consiste pas à restaurer une époque révolue, mais à garantir la préservation des ressources essentielles à la coopération et à l’intégration futures.

Je tiens à réaffirmer ici l’importance du  dialogue nécessaire, tel que l’a identifié le pape Benoît XVI,  entre « le monde de la raison et le monde de la foi – le monde de la rationalité séculière et le monde des croyances religieuses » (Discours à la société civile, Westminster Hall, Londres, 17 septembre 2010). Ce débat public, dans lequel les responsables politiques ont un rôle primordial, est essentiel pour respecter les compétences spécifiques de chacun et pour répondre aux besoins de l’autre, à savoir un rôle d’« épuration » mutuelle afin d’éviter toute distorsion (cf.  ibid. ). Je prie pour que vous participiez activement et positivement à cet important dialogue, non seulement pour le bien des peuples d’Europe, mais pour celui de toute l’humanité.

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