Lu dans Daoudal Hebdo :
"Papandréou fait un pari, très risqué certes, mais jouable. Car les Grecs sont assurément contre les plans d’austérité qui les étranglent, mais si l’on en croit les sondages ils sont pour l’euro et pour l’Union européenne. Le ministre des Finances Evangelos Venizelos croit pouvoir dire que la question du référendum sera : « Sommes-nous pour l’Europe, la zone euro et l’euro ? ». Mais il dit cela sur son lit d’hôpital, où il a été admis pour de violentes douleurs abdominales… Après l’annonce fracassante du référendum, qui a frappé de stupeur tous les Sarkozy et les Merkel, et les dirigeants des FMI et autres machins internationaux, et tous les démocrates qui hurlent qu’on ne doit pas donner la parole au peuple, George Papandreou a réuni son gouvernement… auquel il n’avait manifestement rien dit. Car la discussion a duré sept heures, et au final il a reçu le soutien des ministres. Il leur avait donné le choix : ou vous me soutenez, ou vous votez contre la motion de confiance qui sera discutée vendredi au Parlement, c’est-à-dire vous vous faites hara-kiri.
Or la majorité qui soutient le gouvernement socialiste ne cesse de se réduire au fil des jours. Elle compte aujourd’hui 152 députés sur 300. Et plusieurs députés socialistes disent ouvertement qu’ils ne voteront pas la confiance à un gouvernement qui fait une telle folie. Si bien que le suicide de Papandréou risque fort d’avoir lieu ce vendredi, et non par un référendum qui n’aura donc pas lieu… C’est ce qui fait dire à certains qu’il s’agit d’une manoeuvre de Papandréou pour obliger la droite à participer à un gouvernement d’union nationale qui s’engage collectivement à redresser le pays selon les ordres de l’UE et du FMI. Quoi qu’il en soit il est amusant de voir la panique que l’affaire provoque. Car il n’y a pas de tragédie planétaire dans l’air. Il y a seulement que les pays de l’ouest européen ont vécu au-dessus de leurs moyens pendant des décennies, et que le moment est venu, pour tous, de retrouver la réalité. Après avoir abandonné le cache-sexe de l’euro."
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