Lu dans Daoudal Hebdo :
"Les Tchèques avaient annoncé qu’ils organiseraient pendant leur présidence du Conseil européen un sommet pour un partenariat avec les anciens pays de l’Union soviétique, en dehors de la Russie. L’idée était presque explicitement de faire pièce à l’Union pour la Méditerranée de Sarkozy, et de montrer qu’au lieu de s’occuper des pays africains il fallait d’abord s’intéresser à des pays qui se trouvent sur le continent européen ou qui ont des liens avec la culture européenne. Le sommet a eu lieu jeudi dernier. Un certain nombre de chefs d’Etat et de gouvernement n’y ont pas participé, montrant ainsi tout leur mépris pour la présidence tchèque… et pour les pays auxquels doit s’ouvrir le partenariat. Au premier chef, bien sûr, il n’y avait pas Sarkozy. Mais il n’y avait pas non plus Gordon Brown, ni Silvio Berlusconi, ni José-Luis Zapatero…
En revanche il y avait Angela Merkel. Et il n’est pas inintéressant de mettre en parallèle la présence active du chancelier allemand à ce sommet, et le spectacle donné dimanche à Berlin par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, s’affichant une nouvelle fois comme le couple européen vedette, dont l’union est forte et indéfectible. Or Angela Merkel est la personne qui a fait capoter le projet d’Union méditerranéenne de Sarkozy. […] Et si personne n’a parlé de la création de ce partenariat oriental, Angela Merkel était au sommet, veillant aux intérêts allemands de cette ouverture vers l’Est d’autant plus facilement que ses principaux collègues étaient aux abonnés absents… Ce partenariat vise à renforcer les liens entre l’UE et six anciennes républiques soviétiques: trois qui ont des frontières communes avec l’UE – la Biélorussie, la Moldavie et l’Ukraine – et trois pays du Caucase – l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie. Il est doté d’un budget initial de 600 millions d’euros.
Le problème est que, pour la Russie, il apparaît comme une tentative de l’Union européenne d’étendre son influence sur des pays dont Moscou considère toujours qu’ils font partie de sa propre sphère d’influence. […] Cela dit, ce partenariat risque fort de n’avoir guère plus de réalité que l’Union pour la Méditerranée. A cela près qu’il intéresse l’Allemagne, qui pourrait être la seule, ou la première, à en tirer profit…"
MJ