Benigno Blanco, président du Forum espagnol de la Famille, sera à la Marche pour la vie à Paris le 19 janvier. Voici son analyse du projet de loi espagnol contre l'avortement, traduit par benoît-et-moi :
"L’avant projet de loi de protection de la conception et de la maternité a une haute signification politique, car:
- c'est une promesse tenue du programme électoral du PP (un évènement peu fréquent ces derniers temps)
- il exprime une option politique dans la meilleure tradition idéologique du PP
- il vient accompagné d’une défense courageuse de la conception de la part du ministre de la Justice (Gallardón)
- il montre que le PP n’est pas resté réduit à un groupe de technocrates et comptables aptes de la gestion des finances publiques dans une époque de crise mais qu’il est capable de faire de la POLITIQUE, avec des majuscules,
- il réconcilie ce Gouvernement avec une frange très importante de son électorat et de ses militants.
Il semblerait donc qu'avec cet avant-projet de loi, le PP récupère son identité comme parti et reprenne le chemin pour mener une partie de la société espagnole comme alternative à l’agglomérat des auto-définis “progressistes”.
Et cependant, c’est maintenant, au prétexte de cet avant-projet, qu’une partie des responsables du PP décident de se rendre à l’ennemi idéologique et de mettre en doute leur identité et même leur loyauté (jusque là inébranlable) au Gouvernement Rajoy. Les choses ainsi posées, l’avant-projet de la loi Galladón va se transformer en test pour savoir si le PP veut continuer à avoir un rôle dans la politique espagnole, ou passer au mieux une vie comme quelque chose de résiduel, inconsistant et manquant d’identité et d’un quelconque attrait.
Si Rajoy n’arrive pas à faire que le PP serre les rangs dans la défense d’un projet qui a été une promesse électorale expressément exprimée, et ne fait pas sortir cet avant-projet sans en modifier en pire son contenu basique, le PP sera mort comme parti capable de prendre la tête politiquement parlant de ce large secteur de notre société qui jusqu’à maintenant lui a donné sa confiance d’une manière habituelle, et il sera condamné à une lente extinction ou, dans le meilleur des cas, à être une équipe de réserve d’une gauche monopolisatrice de la politique pour assainir les comptes aux moments de crise.
Les petits chefs politiques de pacotille qui trahissent leur identité et programme pour obtenir un applaudissement éphémère de la gauche médiatique peuvent en terminer avec le PP dans le moyen terme et obtenir la définitive et irrévocable désaffection de leur électorat qui en a déjà bien assez des promesses et programmes non tenus. Si cette trahison est consommée, la société civile réclamera des responsabilités."