Dans le cadre de l’examen, en première lecture, du projet de loi instaurant un passe vaccinal à la place du passe sanitaire, il a été question de l’application de ce nouveau passe aux mineurs de 1 à 17 ans. Cela a été l’occasion, pour M.Véran, de répondre à des questions de députés sur l’impact du covid sur les enfants. Il livre alors un bien intéressant état des lieux :
« Je commencerai par donner quelques éléments de contexte concernant les effets du covid sur les enfants. D’après les chiffres dont je dispose actuellement, depuis le début de la pandémie, treize enfants âgés de 0 à 9 ans et quinze enfants âgés de 10 à 18 ans sont décédés, soit vingt-huit décès au total, dont trois sont formellement imputables au covid. [NDLR : nous répétons le propos du ministre : trois enfants de 0 à 18 ans dont le décès est formellement imputable au covid, en deux ans d’épidémie]. Les vingt-cinq restants sont potentiellement liés au virus, sans que ce lien soit avéré. À ce jour, soixante-quatre enfants sont hospitalisés dans un service de réanimation pédiatrique pour un covid grave…. J’estime qu’un enfant à l’hôpital, c’est déjà beaucoup, et que soixante enfants placés en service de réanimation pour une maladie infectieuse, c’est énorme ».
60 enfants en réanimation, c’est énorme dit le ministre. Vraiment ? Nous nous sommes renseignés sur l’état des réanimations pédiatriques pour la bonne vieille bronchiolite. Un article du Figaro en date du 9/12/2021 titre :
« Les services de réanimation pédiatrique submergés par l’épidémie de bronchiolite »
et détaille :
« La réanimation pédiatrique est à bout de souffle. Elle n’a certes pas été submergée par le Covid-19, et l’explosion de l’incidence chez les jeunes – plus de 550 cas pour 100.000 habitants chez les 0-9 ans – n’inquiète pas outre mesure les professionnels du secteur, les cas graves restant rares dans cette tranche d’âge. Mais ces services sont aujourd’hui débordés par une épidémie de bronchiolite précoce et intense… A l’hôpital Robert-Debré à Paris, les 20 lits sont occupés à plus de 100 % depuis des semaines. «Dans plusieurs centres franciliens, on a même dû réquisitionner des lits de réanimation néonatale pour y mettre des cas de bronchiolites, ce que l’on évite de faire en général» ajoute Jean-Louis Chabernaud, vice-président du Syndicat national des pédiatres des établissements hospitaliers (SNPEH). Ce pédiatre-réanimateur participe à la cellule régionale d’appui à la régulation des bronchiolites (CRAB) mise en place au sein de l’hôpital Necker afin de gérer l’afflux de jeunes patients. «On met parfois une heure et demie à leur trouver une place en Île-de-France. Pour l’instant, nous n’avons pas été obligés d’envoyer des enfants dans d’autres régions.» Et au CHU de Bordeaux aussi, les 22 lits de soins critiques pour enfants sont occupés et c’est un peu «un Tetris quotidien» pour gérer les arrivées et les départs, avec le risque de faire partir des patients trop vite, relate le Pr Olivier Brissaud, responsable de l’unité de réanimation pédiatrique à Pellegrin. Une tension qu’il explique par le déficit d’immunité collective lié à la pandémie de Covid : «L’an dernier, tout le monde s’est protégé, les enfants ont été peu exposés aux différents virus.» Une «naïveté immunitaire» que l’on paie aujourd’hui ».
On apprend enfin que la France compte environ 360 lits de réanimation pédiatriques avec un taux d’occupation de 93 % au 7 décembre, selon le ministère de la Santé. Soit 335 lits occupés au total, à comparer avec les 60 lits pour cause de covid.
Et, pour faire bonne mesure, un autre article de Libération le 29 octobre 2021(on essaie de croiser les sources) expliquait que,
« selon l’Agence nationale de santé publique, lors de la semaine du 18 octobre, 3 342 enfants de moins de 2 ans ont été vus aux urgences pour une bronchiolite, dont un tiers (1 138) a ensuite dû être hospitalisé ».
M.Véran menteur un jour, menteur toujours.