Les 29 et 30 novembre se tiendra le congrès du Front national. A cette occasion, Jean-Marie Le Pen répond à l'Action Française 2000. Extraits :
"Le Front national n'est pas un mouvement monolithique. Il est normal, et je dirais même sain, que des sensibilités différentes s'y expriment et enrichissent nos réflexions. Des dizaines de milliers de Francais sont désormais membres du parti, des millions d'électeurs lui accordent leur confiance. Certains, avant de nous rejoindre, étaient peu politisés. D'autres sont dans nos rangs depuis quarante ans, voire plus. Une troisième catégorie vient de la gauche ou encore de la droite… Comment voulez-vous que tous pensent la même chose sur tous les sujets politiques, économiques, sociaux, internationaux ? Mais tous se rassemblent autour de la volonte de protéger les Francais, de la nécessité de promouvoir le patriotisme et la nation, seul cadre efficace pour cette protection, le seul bien de ceux qui n'ont plus rien, comme disait Jaurès, si je peux le citer dans le journal de l'Action francaise ! Le Front national, comme son nom l'indique, est un Front où les militants, côte a côte, malgré leurs différences, combattent pour un objectif commun et derrière un chef choisi par la majorité et suivi par tous. Mais discipline ne veut pas dire obéissance aveugle. Elle sous-entend une libre acceptation des ordres dispensés apres débats et concertations. […]
Qu'en est-il de la défense de la laïcite que le Front national a adoptée ces dernières années ?
Longtemps, le Front national s'est range aux côtés des croyants, pas seulement catholiques d'ailleurs… Nous voyons en cet état le meilleur moyen du dépassement de soi, du sacrifice et du refus de voir l'homme relégué à la seule condition de producteur-consommateur. La croyance religieuse permettait de lutter contre les matérialismes, qu'ils soient marxistes ou ultralibéraux, encouragés par certains lobbies philosophiques affirmant que la spiritualité était l'ennemi de la libération de l'homme. Croire en cela, c'est nier que la France était la fille ainée de l'Eglise et refuser d'admettre (même si l'on peut s'en attrister, ce qui n'est pas mon cas) que la France a été construite pierre par pierre grâce à la spiritualité chrétienne. C'est le baptême d'un roi païen, Clovis, qui marque historiquement sa naissance. C'est par une petite paysanne lorraine devenue sainte de l'Eglise que la couronne de France a été sauvée des mains d'une puissance étrangère. Aujourd'hui que ses églises sont vides (et cette responsabilité relève grandement des responsables ecclésiastiques toujours prompts à défendre l'ouverture sur le monde et les différences qui enrichissent), la France reste de tradition et de culture chrétiennes, ses racines sont chrétiennes. Coupez les racines et l'arbre tombe…"