Nous avions relayé le 13 août la généreuse invitation de la Mairie de Paris qui fêtera le ramadan, ce soir. Depuis, la polémique a enflé. Après les associations laïques et des députés, le préfet de Paris s'est inquiété de voir la mairie organiser cette cérémonie «religieuse». Dans un courrier du 19 août, il a écrit :
«Après examen de la jurisprudence administrative et consultation de la direction des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l'Intérieur, il apparaît que votre décision d'organiser une telle soirée à caractère cultuel semble contraire au principe de neutralité des services publics».
La direction juridique proposait même de faire annuler la manifestation car la soirée du ramadan, explicitement axée sur la fête du ramadan et la rupture du jeûne ne répond à aucun des cas de dérogation :
«Il n'existe aucun interêt public local à l'organiser, celle ci pouvant être organisée dans le cadre des mosquées. En outre, aucune autre fête de cette nature n'a été organisée pour d'autres cultes (rupture de jeune pour kippour, Pâques…), ce qui ne respecte pas le principe d'égalité entre les cultures».
La mairie s'est défendue le 22 août, insistant sur le fait qu'il s'agissait d'une «soirée culturelle», s'ouvrant par un concert, se poursuivant par des chants.
«Elle ne correspond à aucune fête musulmane et n'a pas pour l'objet de permettre l'accomplissement de certaines pratiques à caractère rituel, mais bien au contraire, d'organiser des festivités, ouvertes à tous, qui ne relèvent pas de la sphère religieuse».
La mairie rappelle qu'elle participe «à des manifestations traditionnelles de différentes confessions ou communuatés représentées à Paris telles qu'Hanouka, Vesak, la saint Maroun, le nouvel an chinois, le nouvel an berbère, l'arbre de Noël…». L'arbre de Noël, c'est pour les catholiques ?
Le repas de l'iftar coûtera 29.000 euros aux contribuables parisiens et la partie culturelle pas moins de 70.000 euros.