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Pays : Arménie

Le Président de la République fait Chevalier de la Légion d’honneur le pasteur René Léonian

Le Président de la République fait Chevalier de la Légion d’honneur le pasteur René Léonian

De notre envoyé spécial, Antoine Bordier :

Le 13 juin 2024, à 18h59 exactement, René Léonian est fait Chevalier de la Légion d’honneur. Sous les ors de Matignon, c’est Gabriel Attal, le Premier ministre, qui remet au pasteur, entouré de sa famille et de ses amis, l’insigne napoléonian. Zoom sur un homme qui a fait de sa vie une cause au service de la France et de l’Arménie, une cause au service du Bien Commun.

Nous sommes à J-1 de cette remise de médaille. Le Bourbon est plein à craquer. Cette brasserie emblématique de Paris porte bien son nom. Elle est située, exactement, au numéro 1 de la place du Palais Bourbon. Le Palais Bourbon, qui abrite l’Assemblée nationale, est à un jet de pavé de la brasserie, ainsi, d’ailleurs, que les bureaux du parti LR, Les Républicains.

Des journalistes français et étrangers ont pris d’assaut la place, car nous sommes en plein épisode de la déchirure au sein du parti qui s’appelait UMP et auparavant RPR. Marion Maréchal est, aussi, dans les parages. Le 12 juin est le jour où LR flambe. Eric Ciotti, en tant que Président, avait, déjà, décidé de se rallier en catimini au Rassemblement National. Il fait, ce jour-là, une déclaration médiatique qui tonne comme une révolution, comme la prise de la Bastille du 14 juillet 1789. Il s’enfermera, d’ailleurs, comme Louis XVI, dans son Fort Knox franco-français de la place du Palais Bourbon…

Le décor est planté, la France retient son souffle.

A l’abri dans la brasserie, où se réalise la première partie de ce reportage, loin des cris d’orfraie et des mots qui demandent la démission du « traître » Ciotti, le pasteur René Léonian vient d’arriver. Son calme légendaire digne d’Olympe tranche avec l’actualité devenue dramaturge. Il commande un Perrier et moi un jus de citron. Les honneurs que la République va lui rendre ne lui ont pas fait tourner la tête. Nous avions croisé l’homme à plusieurs reprises en 2021, 2022 et 2023. Il est discret, doux, et se déclare « serviteur ». Un seul mot le définit : serviteur.

« Une grande joie »

« Oui, je vais recevoir demain la Légion d’honneur. C’est à la fois impressionnant, et, c’est, également, une grande joie. J’aimerais que cette joie soit communicative et diffusée au plus grand nombre. »

Depuis 50 ans (il en a 72), l’homme est engagé auprès de la France, où il officie en tant que pasteur, professeur et père de famille. Mais pas que…

Il retrace sa longue histoire familiale. Celle des survivants qui ont eu la chance d’échapper à la folie barbare des ordres donnés par les plus hautes autorités ottomanes d’exterminer les Arméniens. En 1915, démarre l’affreux génocide des Arméniens d’Anatolie et de Cilicie (en Turquie actuelle). Ils seront 1,5 million à périr dans des conditions les plus barbares.

« Cela fait, exactement, 100 ans que mes grands-parents sont arrivés à Marseille. Ils ont tout perdu, sauf la vie. »

La grande joie de recevoir la Légion d’honneur est parsemée de cette souffrance et de ce sang familial et communautaire qui ont abreuvé les terres ancestrales spoliées par les Turcs. L’homme est engagé, également, auprès de l’Arménie et de tous les Arméniens.

50 années de services

Difficile de retracer en moins d’une heure ses cinquante années où on pouvait voir le pasteur, tel un véritable berger, prendre soin de ses brebis, en France et en Arménie. Mais pas que…

« L’essentiel de ma vocation est un service spirituel. Quand je parle de service pastoral, je parle de toutes mes activités comme pasteur. Ma foi chrétienne, je ne l’ai pas gardée pour moi, uniquement. Je l’ai offerte au plus grand nombre. »

Le pasteur a du mal à le dire, visiblement, il n’aime pas se mettre en avant. Mais, son service est très humaniste, du 360° en perspective. Né dans les hauteurs célestes, il s’est déversé dans les profondeurs de l’humanité. Impossible de dénombrer tous les projets humanitaires qu’il a accompagnés, lancé et réalisé. Près d’un millier !

« Je suis un humaniste. Je me souviens, tout jeune pasteur, à 22 ans, quand j’ai commencé à Lyon. En dehors de l’enseignement et de la vie pastorale que je vivais auprès des jeunes, des adultes et des personnes âgées, j’ai eu le souci de travailler à améliorer la condition humaine. »

Une Légion d’honneur très française

Dans les coulisses des ors de la République, à l’hôtel de Matignon, au numéro 57 de la rue de Varenne, dans le 7e arrondissement de Paris, tout est prêt ou presque. Les invités sont là, le pupitre à l’effigie du drapeau tricolore, du Premier ministre et de la célèbre devise Liberté, Egalité, Fraternité, est dressé. Les 150 invités entourent le pasteur René Léonian. Un de ses six petits-enfants avancent vers lui : « C’est quoi la Légion d’honneur ? »

La plupart ne savent pas que cet ordre a une très vieille histoire derrière-elle. Même si elle est née le 19 mai 1802, il faut remonter aux… Romains pour retrouver les prémices du futur esprit de 1802. Plus tard, sous Louis XIV et Louis XV les honneurs sont principalement militaires. Il faut attendre Napoléon Bonaparte pour innover et ouvrir aux civils et aux militaires la possibilité de recevoir l’insigne honneur, qui à cette époque est impérial. Mais cette plus haute distinction devenue républicaine et dont le Président de la République est le Grand Maître, ne s’attribue pas à n’importe qui. Oui, il faut le mériter.

M comme Mérite 

Il est 18h45, ce 13 juin 2024. Gabriel Attal vient d’arriver. Le Premier ministre est devenu l’homme pressé, celui du film d’Edouard Molinaro, où jouent Alain Delon et Mireille Darc. Les deux hommes se ressemblent, ce sont des trentenaires : Alain Delon est Pierre Niox, un collectionneur qui désire tout avoir et brûle les étapes relationnelles. Gabriel Attal, lui, veut réussir ses 12 travaux d’Hercule. La campagne des législatives bat, alors, son plein. Comme un tsunami, elle a débordé son agenda. Mais l’homme est resté debout. Il veut en être le maître d’œuvre. Emmanuel Macron est en retrait. Gabriel Attal collectionne les déplacements, les interviews et les tractages sur le terrain. C’est pour cela qu’il ne restera que 30 mn avec le pasteur. Le temps de lui remettre le fameux insigne. Mais avant, il prononce son discours retraçant son parcours de dix lustres. Et après, il filera chez Barthes, sur le plateau de Quotidien.

Après avoir salué toutes les personnalités de l’assemblée présente dans le salon, Gabriel Attal s’adresse au pasteur :

« Cher René Léonian, l’actualité est un peu chargée (rires dans l’assemblée) … Je reviens du Pas-de-Calais où j’étais en déplacement… Je tenais à être présent ici. Car dans ces moments que traversent notre pays, il est important de revenir à l’essentiel. Et, l’essentiel, c’est de permettre à la République de célébrer ceux qui s’engagent dans la société, ceux qui s’engagent pour des causes, ceux qui s’engagent pour un peuple et qui montrent qu’il n’y a jamais de fatalité… A quelques milliers de kilomètres d’ici, en Arménie, des femmes et des hommes, des enfants souffrent. Ils ont connu le prix des bombes, le tribut du déracinement, nous ne les oublions pas. Nous sommes à leurs côtés. La France est à leurs côtés. »

« Vous êtes cette figure du courage et de l’espérance »

Le Premier ministre continue son discours élogieux et plonge dans l’histoire du pasteur, de sa famille, de ses grands-parents survivants du génocide de 1915. Un génocide, le premier du siècle dernier.

Il évoque

« la vie d’un homme de foi, guidé par une spiritualité profonde. D’un théologien passionné, capable de faire sans cesse le pont entre l’histoire millénaire d’une Eglise martyre et les défis du temps présent. Votre vie, c’est celle d’un paroissien, d’un pasteur depuis ses 22 ans, auprès des autres, au cœur de l’Eglise évangélique arménienne. Votre vie, c’est celle d’un mari, d’un père de famille, d’un grand-père profondément aimant et profondément attaché aux siens. Votre vie, c’est celle d’un homme engagé, pleinement Français et républicain, pleinement engagé dans la vie de la cité, ici en France. Pleinement engagé au service de ses racines, de son histoire, au service de l’Arménie. » 

La remise de l’insigne de Chevalier

L’instant est plus que solennel, le Premier ministre vient de terminer son discours dans lequel il a évoqué Charles Aznavour, qui se disait « 100% Français et 100% Arménien ». Il lui emprunte pour présenter de la même façon le pasteur-chevalier.

Il a salué son épouse, Sylvie, ses deux enfants, Fabienne et Christophe, et ses 6 petits-enfants qui ont revêtu leurs plus beaux habits pour l’occasion historique. On se croirait à des Noces. Celles de la République, de la France qui honore son nouveau chevalier-servant.

Le discours de Gabriel Attal aura duré près de 15 mn. Il a retracé toute la vie du pasteur. Ses 50 années consacrées à Dieu et à son prochain, même lointain. Il a retracé sa vie de pasteur, de père de famille, de pèlerin infatigable qui sillonne l’Amérique du Sud, l’Europe, l’Arménie, la Géorgie, la Russie et l’Ukraine, etc. Le pasteur a vu défiler sa vie et ses mille visages aidés, aimés, à la vie brisée.

Le discours prend fin, les applaudissements sont nourris. Ils tapissent les murs lambrissés, feuilletés à l’or fin, qui jaillissent au dehors du salon pour s’évader dans le parc de 3 ha qui entoure Matignon, tel un écrin de verdure.

L’aide de camps du Premier ministre s’avance, alors. Gabriel Attal dégrafe l’insigne de Chevalier de la Légion d’honneur et se dirige vers le pasteur.

« Monsieur René Léonian, au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Chevalier de la Légion d’honneur. »

Les applaudissements fusent de nouveau et éclatent en cris de joie comme un bouquet de feu d’artifice.

Reportages réalisés par Antoine Bordier

Copyright des photos A. Bordier R. Léonian

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3 commentaires

  1. Je ne vois pas où est l’intérêt de cet article, sinon que la République a le protestantisme dans son ADN… et que tout catholique conséquent est royaliste…

  2. Bravo,pour une fois que la “republique “fait correctement son boulot..
    Cependant,le discours du 1er ministre ATTAL(probablement ecrit par une petite main) est en total contradiction avec ses actes car on ne peut certainement pas dire qu’il travaille au”bien commun” comme le reste de la bande,à commencçer par son maitre!!

  3. “Eh bien ! si nous-même, si un ange venu du ciel vous annonçait un évangile différent de celui que nous avons prêché, qu’il soit anathème ! nous l’avons déjà dit, et aujourd’hui je le répète : si quelqu’un vous annonce un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème !” (Gal. 1, 8-9 – Bible de Jérusalem).

    La communauté ecclésiale arménienne, issue de la sédition et de la subséquente révolution luthériennes de la première moitié du 16ème siècle, est une parmi les innombrables sectes protestantes sorties de la révolte du moine augustinien et prêtre catholique allemand Luther. Le “pasteur” René Léonian est un gourou de secte qui s’ignore.

    Cette secte usurpe son identité chrétienne car elle représente une “église” de contrefaçon, prêchant un “évangile” frelaté, falsifié et contrefait et sur lequel repose le gravissime double anathème du grand Apôtre Saint-Paul.

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