La cérémonie de commémoration aux Harkis, qui a eu lieu mardi 25 septembre à Louviers, a provoqué le départ précipité du sous-préfet.
Farid Moussaoui (photo), président de l’association des Mémoires des Harkis, a pris la parole pour rappeler, longuement, le drame des Harkis et de leurs familles, « leur désarmement, leur massacre, l’absence de rapatriement pour beaucoup, et (pour les autres) la relégation dans des camps ». Mettant en cause d’anciens ministres, comme Pierre Messmer et Louis Joxe, Farid Moussaoui s’en est ensuite pris au Général de Gaulle, qu’il accuse d’avoir tenu
« des propos sur les Harkis pires que les mauvais jeux de mots de Le Pen ».
Anne Frackowiac-Jacobs, sous-préfet des Andelys, a quitté les lieux.
« Farid Moussaoui a tenu un discours de haine à l’égard des différents gouvernements. Au fur et à mesure de son discours, il devenait de plus en plus agressif. Bien que je ne remette aucunement en cause le passé douloureux des Harkis, je ne pouvais pas rester et en entendre davantage. Ce n’est pas un discours constructif, cela dessert, je pense, la communauté des Harkis ».
Le président des Mémoires des Harkis a estimé « ne pas être allé très loin » dans ses propos :
« J’ai parlé d’abandon, de ce qu’il s’est réellement passé. J’ai le droit de parler des souffrances que subit encore aujourd’hui ma communauté ! Et quand la sous-préfète est partie, je me suis senti blessé. Les Harkis n’ont pas été honorés. »
Pour mémoire :
ROISSARD
Il me semble, n’ayant pas vécu cette époque, mais me basant sur les textes que M. Moussaoui a été plus que modéré, la réalité ayant été pire que tout ce que l’on imagine.
Relire à ce sujet de nombreux ouvrages dont un surtout, peu connu, m’a ouvert les yeux :” l’imposture algérienne” de Doly Linaudiere.
Extrait :
“Des français d’Algérie on ne peut dissocier les harkis. Ils furent non pas les oubliés de l’Histoire mais les méprisés de l’histoire. Ils furent Français par le sang versé, largement. L’Armée française, la pauvre armée française, vilipendée et suspectée par le pouvoir politique n’a pu en ramener qu’une partie, souvent dans l’illégalité, désobéissant sciemment contre les ordres reçus de les laisser en Algérie. Ils furent parqués dans des camps jusqu’aux années 1980, comme des gueux.”
Notons également la saga de la famille Lallemand, qui a sauvé l’Honneur :
http://www.22eme-ri-tenes-1956-1962.com/article-26109655.html
Merci à ce site de nous laisser nous exprimer sur ces sujets, tellement d’actualité !
Moi
la communauté des Harkis… Tout est dit dans cette expression.
philippe paternot
je me souviens du témoignage d’un maire d’une petite commune de l’algérois:
début juin 1962 il a payé de ses propres deniers le voyage de deux harkis de sa commune ; les gars ont été refoulés à marseille ! le mois suivant il a appris que les deux, yeux crevés, ont été attachés sur des anes, la population invitée à leur cracher dessus pour en fin de journée les lapider à mort!
amère patrie…