C’est ce qu’a déclaré le chancelier autrichien Sebastian Kurz, en demandant que l’UE aide la Grèce à sécuriser ses frontières. Kurz a aussi rappelé que la Turquie avait utilisé les masses de réfugiés comme arme contre l’Europe au printemps dernier, en faisant partir les « migrants » à l’assaut des frontières grecques.
Le même jour, le chancelier autrichien redisait que la politique d’asile de l’Union européenne devrait avant tout se concentrer sur la défense des frontières. Ceci alors que le gouvernement grec, par la voix du secrétaire d’Etat à l’immigration et à l’asile George Koumoutsakos, dit craindre une nouvelle déferlante d’immigrants illégaux en réaction à d’éventuelles sanctions adoptées contre la Turquie au sommet européen des 24 et 25 septembre. « Nous devons nous montrer solidaire de la Grèce qui est sur la ligne de front pour défendre la frontière extérieure de l’Europe », a encore affirmé Kurz dans le journal allemand Handelsblatt le 5 septembre.
Mais ce qui a mis Ankara en fureur, c’est sa condamnation directe du président turc dans le même entretien, après des troubles fomentés par des groupes de jeune Turcs à Vienne. Pour le chancelier autrichien, le président Erdogan cherche « à instrumentaliser à ses propres fins les Turcs et les immigrés d’origine turque vivant en Europe occidentale ». Réponse toute en finesse du ministre des Affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu, dans un tweet publié le même jour :
« La vraie menace majeure pour l’UE et ses valeurs, c’est cette idéologie déformée que Kurz représente », « cette politique écœurante, fondée sur le racisme, la xénophobie et l’islamophobie ».