Sur le blog de Bernard Antony, Pierre Henri se gausse de la réaction effarouchée de François Bayrou, suite à la déclaration de François Fillon sur TF1 (« Je suis gaulliste et de surcroît je suis chrétien… ») :
"Ce très vague propos était pourtant déjà de trop pour notre champion de la laïcité intransigeante, ce « catholique revendiqué, héritier de la démocratie chrétienne » qui fut le seul à protester contre la mise en berne des drapeaux pour rendre hommage au pape Jean-Paul II en 2005. Atteinte à la laïcité ! glapissait-il, feignant d’ignorer qu’en plus d’être l’un des personnages les plus marquants et les plus influents du XXème siècle, le pape était, subsidiairement, un chef d’Etat. Rebelotte donc, hier sur Itélé, contre Fillon, qui n’est pourtant pas le pape : Je suis croyant, je ne vais pas m’offusquer d’un mouvement de foi. Mais comment peut-on arriver à mélanger la politique et la religion à ce point, de cette manière déplacée ? Le principe de la France, c’est qu’on ne mélange pas religion et politique. » Ah ? Ah. Le principe de la France, rien de moins ! Les propos de Fillon sont une « dérive » ! Ce croyant de Bayrou ne concède donc pas que l’on puisse placer au-dessus des lois de la Républiques les lois morales éternelles, celles du Décalogue, celles d’Antigone. Ou bien les principes moraux sous-tendant un projet politique sont-ils en eux-même une « dérive » anti-républicaine ? Est-il pour l’interdiction du Parti Chrétien Démocrate de Jean-Frédéric Poisson ? Quel genre de laïcité à la sauce Combes-Viviani, éradicatrice de toute expression spirituelle autre que le délire gnostico-républicain qui fait les délices d’un Peillon, voit-il comme principe de la France ? « Je trouve qu’il faut mettre un terme à ces mélanges déplacés. » Comme mélanger Bayrou et l’intérêt de la patrie…
A la dernière minute, j’apprends qu’Henri Guaino, définitivement perdu pour la cohérence, dénonce une « faute morale » et une stratégie électoraliste dans le propos de Fillon. Non que je veuille prendre ici la défense de ce dernier, mais dans l’absolu, c’est toujours une faute morale, aux yeux des gougnafiers, que de dire qu’on a une, de morale."