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Sciences

Le projet de biopouvoir de l’OMS, une vieille lune scientiste

Le projet de biopouvoir de l’OMS, une vieille lune scientiste

De Pierre-Antoine Pontoizeau pour le Salon beige:

Les deux dernières années ont montré que la communauté médicale pesait d’un poids considérable sur la destinée des peuples et les décisions politiques des Etats. Les confinements ont été onéreux et à l’évidence préjudiciables. Or, les nouvelles thérapies sont à évaluer avec prudence après un enthousiasme et une pression exercée en faveur d’un tout vaccinal très discutable. Pourtant, des médecins ont commandé, dirigé jusqu’à faire taire leurs opposants sur les plateaux de télévision. Et la prudence n’est toujours pas de mise.

En ce moment même, l’OMS organise un coup d’Etat mondial pour concentrer tous les pouvoirs en ses mains. A l’instar de la déclaration récente du docteur Fauci réclamant tous les pouvoirs, sans avoir à se justifier devant aucune assemblée, l’OMS poursuit sa conquête du pouvoir en tout impunité. Ces dernières propositions concernant son pouvoir de prescription aux Etats des conduites à suivre est clair, à tel point que la Pologne conteste cette atteinte à la souveraineté des Etats. (Traité de l’OMS sur la prévention des pandémies: des chercheurs polonais sonnent l’alerte : francesoir.fr) L’institution déciderait et les Etats s’exécuteraient. Le biopouvoir mondial s’installe donc au nom de la prévention sanitaire des pandémies. Isoler, vacciner, imposer une thérapie préventive, dicter les conduites, organiser des camps d’isolement, etc.

Seulement, tout cela n’est pas le fruit d’une opportunité. C’est le résultat d’une réflexion ancienne. Le projet du biopouvoir est connu depuis 1935. Nous avons trop oublié cette prévision et ses motivations. Alexis Carrel (1873-1944), prix Nobel de médecine en 1912 pour ses travaux sur la suture vasculaire et la transplantation de cellules sanguines et d’organes publie : L’homme, cet inconnu qui remporta un succès considérable dès sa parution en 1935, publié en de nombreuses langues jusque dans les années cinquante. C’est dans le dernier chapitre de cet ouvrage qu’on trouve déjà toute la description du projet de biopouvoir.

  1. Carrel affirme que la médecine a besoin des institutions qui lui permettront de mener à bien ses projets. Ce n’est pas anecdotique de signaler que la recherche médicale vise autre chose que de simples progrès scientifiques mais bien la maîtrise d’un ensemble de savoirs à des fins politiques. Il écrit :

L’Institut Rockefeller a entrepris l’exploration d’un champ plus vaste. En même temps que les agents producteurs des maladies et leurs effets sur les animaux et les hommes, on y analyse les activités physiques, chimiques, physico-chimiques et physiologiques manifestées par le corps. Dans les laboratoires de l’avenir ces recherches s’avanceront beaucoup plus loin. L’homme tout entier appartient au domaine de la recherche biologique. Certes, chaque spécialiste doit continuer librement l’exploration de son district propre. Mais il importe qu’aucun aspect important de l’être humain ne soit ignoré. La méthode employée par Simon Flexner dans la direction de l’Institut Rockefeller pourrait être étendue avec profit aux instituts biologiques et médicaux de demain. A l’Institut Rockefeller, la matière vivante est étudiée de façon très compréhensive depuis la structure de ses molécules jusqu’à celle du corps humain. Cependant, dans l’organisation de ces vastes recherches, Flexner n’imposa aucun programme aux membres de son Institut. Il se contenta de choisir des savants qui avaient un goût naturel pour l’exploration de ces différents territoires. On pourrait par un procédé analogue organiser des laboratoires destinés à l’étude de toutes les activités psychologiques et sociales de l’homme, aussi bien que de ses fonctions chimiques et organiques. (230, IV)

Au-delà de cette institution, il appelle de ses vœux le haut conseil, qui trônerait au-dessus de toutes les autres institutions pour les inspirer, les commander. En légitimant la puissance potentielle de la médecine et des progrès qu’elle peut accomplir :

La création d’une telle institution constituerait un événement de grande importance sociale. Ce foyer de pensée serait composé, comme la Cour Suprême des États-Unis, d’un très petit nombre d’hommes. Il se perpétuerait lui-même indéfiniment, et ses idées resteraient toujours jeunes. Les chefs démocratiques, aussi bien que les dictateurs, pourraient puiser à cette source de vérité scientifique les informations dont ils ont besoin pour développer une civilisation réellement humaine. (231, IV)

Il explicite que la vie humaine est à diriger au nom du gouvernement des corps et des esprits. Le politique n’en a pas la compétence, le médecin oui. Il va plus loin dans l’expression de l’ambition d’un pouvoir exercé par ces savants qui dirigeraient le monde. Il imagine l’institution d’un pouvoir médical légitime à commander l’avenir de l’humanité :

A ces savants il faudrait donner une position aussi élevée, aussi libre des intrigues politiques et de la publicité que celle des membres de la Cour Suprême. A la vérité, leur importance serait beaucoup plus grande encore que celle des juristes chargés de veiller sur la Constitution. Car ils auraient la garde du corps et de l’âme d’une grande race dans sa lutte tragique contre les sciences aveugles de la matière. (232, IV)

Le biopouvoir se fait potentiellement dictature légitime aux yeux de son inspirateur. Cette légitimité tient à une conception du politique où il s’agit de régner avant tout sur les humains, bien plus que sur des territoires. Là, le messianisme du docteur Carrel est manifeste. Il écrit :

Une minorité ascétique et mystique acquerrait rapidement un pouvoir irrésistible sur la majorité jouisseuse et aveulie. Elle serait capable, par la persuasion ou peut-être par la force, de lui imposer d’autres formes de vie. (234, V)

Il revendique déjà l’impunité de l’exercice de ce pouvoir s’exerçant sans limite au nom de son savoir détenteur de la vérité sur la vie, la bonne vie et la mort A cet égard, le docteur Fauci est l’héritier direct de cette revendication de toute puissance, n’ayant de compte à rendre à personne :

A ces savants il faudrait donner une position aussi élevée, aussi libre des intrigues politiques et de la publicité que celle des membres de la Cour Suprême. A la vérité, leur importance serait beaucoup plus grande encore que celle des juristes chargés de veiller sur la Constitution. Car ils auraient la garde du corps et de l’âme d’une grande race dans sa lutte tragique contre les sciences aveugles de la matière. (232, IV)

Ces médecins-tyrans n’écouteraient donc plus le patient, n’entendraient rien à ce qui contrediraient leur décision. Un monde sans plainte, sans remise en cause. Comment peut-on au troisième millénaire fantasmer un tel pouvoir alors que la connaissance scientifique n’a rien à voir avec la vérité ou la liberté. La science ne sait pas ce qui est bon ou mauvais, là est sa limite. Elle est temporaire, falsifiable. Qui a oublié que la gravité de Newton, efficace dans les sciences de l’ingénieur, est bien fausse au regard de la relativité qui sera elle aussi contestée, falsifiée, même si elle permet d’interagir avec les phénomènes. Entre ce que nous savons des limites de la science depuis la crise des mathématiques et de la physique contemporaine, comment peut-on soutenir raisonnablement ce délire scientiste ? De plus, la médecine est encore moins une science, mais un art au carrefour de plusieurs science. Ces médecins spéculent donc sur les angoisses, la peur de la mort et de la souffrance jusqu’à vouloir gouverner les corps, décider de qui doit naître et mourir, voire comment produire des hommes nouveaux, greffés, pucés, etc. Il est temps de mettre l’esprit scientifique a sa place sauf à verser dans l’idéologie scientiste. Ce fut le trait de caractère du communisme et du nazisme que de prétendre dire la vérité au nom d’une théorie de l’histoire ou d’une théorie des races réputées indéfectiblement vraies.

Il est simplement urgent d’enseigner la philosophie des sciences, l’esprit critique et de développer le sens de la liberté par l’ouverture à d’autres dimensions que le seul savoir scientifique et technicien.

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3 commentaires

  1. Il est bon d’entendre mentionner le nom d’Alexis Carrel éminent scientifique à la pensée très politiquement incorrecte. De telle sorte, qu’il y a quelques années, le maire d’une commune avait fait débaptiser une rue portant le nom en faveur de … Nelson Mandela.

  2. “Malheureux celui qui met sa confiance dans un homme…”
    On peut vraisemblablement créditer A. Carrel d’une intention bonne. Mais l’intention bonne était aussi celle de tous les dictateurs sanguinaires du XXème, comme des révolutionnaires français, mais aussi de l’empereur autrichien Joseph II, devenu un tyran à la fin de son règne parce que “le peuple” ne réagissait pas comme il le “devait”. Ben oui, l’homme est pécheur, c’est sa nature; c’est aussi celle du tyran au départ bienveillant qui se prend pour Dieu.
    Moralité: le premier commandement doit toujours rester premier, et pas se faire supplanter par le second; sinon c’est la réédition de Ge 3.

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