Le Parlement pourrait adopter le Protocole de Londres, véritable atteinte à la langue française. Dans le même temps, l’affaire des irradiés d’Epinal apporte un argument de taille aux opposants au Protocole : la sécurité. Plus de 4900 patients traités par radiothérapie à l’hôpital d’Epinal ont reçu des surdoses, entre 1989 et 2006.
Le député de la Moselle, Marie-Jo Zimmermann, a demandé jeudi au ministre de la Santé de contraindre, conformément à la loi, les fabricants étrangers à fournir des modes d’emploi en français pour les appareils qu’ils vendent en France.
"Selon des informations convergentes, l’une des causes du mauvais réglage des appareils de médecine nucléaire à l’hôpital d’Epinal serait liée à la mauvaise traduction des notices de l’appareillage. Le problème de l’absence de traduction directe par les fabricants des notices concernant l’appareillage médical est donc directement posé, car cela a pour conséquence des traductions parfois improvisées et approximatives par le personnel utilisateur.
Ce type de problème (…) ne devrait pas exister si la loi concernant l’obligation de fournir en français des notices d’utilisation de tout appareil (et pas seulement dans le domaine médical) était respectée. Or jusqu’à présent, le ministère de la Culture fait preuve d’un laxisme flagrant. En effet, les rares poursuites engagées ne le sont qu’à l’initiative des associations de défense de la langue française et jamais à l’initiative des pouvoirs publics".
Et avec le fameux Protocole, ce ne serait pas près de s’arranger.