Les personnes transgenres ont plus souvent recours aux services d’urgences, notamment pour des problèmes d’ordre psychique, et ces passages débouchent plus souvent sur des admissions hospitalières, selon une étude américaine publiée lundi.
Les personnes transgenres reportent souvent leurs soins médicaux de routine -notamment parce qu’elles redoutent la discrimination et craignent d’avoir affaire à un professionnel de santé mal informé-, ce qui engendre des urgences médicales et des problèmes de santé à long terme, pointent Gray Babbs de la Brown University School of Public Health à Providence (Rhode Island) et ses collègues, dans leur Research Letter. Sur la base des données du régime d’assurance maladie Medicare pour la période 2011-2020, ils ont étudié la fréquentation des services d’urgence par les personnes transgenres, et comparé ces données à celles aux autres.
Les chercheurs ont constaté que le taux de consultations aux urgences dans l’année était de 36,2% parmi les personnes transgenres et de 13,1% parmi les autres, soit une différence entre les deux groupes de 23,1 points, et une différence relative de 177%.
Les personnes transgenres étaient particulièrement plus susceptibles d’avoir recours aux services d’urgences pour des problèmes d’ordre psychique (différence relative de 448%), et notamment en cas de handicap, avec une différence relative de 487% entre les personnes transgenres handicapées.
La probabilité d’être hospitalisé après un passage aux urgences était aussi plus élevée chez les personnes transgenres, avec une hausse de 67% parmi les plus de 65 ans et de 39% en cas de handicap.