Dans
un entretien à Radio Vatican, Mgr Dominique Mamberti,
secrétaire du Vatican pour les Relations du Saint-Siège avec les Etats,
réagit aux quatre jugements de la Cour européenne des droits de l'homme. Extraits :
"Ces affaires montrent que les questions relatives à la liberté de
conscience et de religion sont complexes, en particulier dans une
société européenne marquée par la croissance de la diversité religieuse
et par le durcissement corrélatif du laïcisme. Le risque est réel que le
relativisme moral, qui s’impose comme nouvelle norme sociale, vienne
saper les fondements de la liberté individuelle de conscience et de
religion. L’Eglise souhaite défendre les libertés individuelles de
conscience et de religion en toutes circonstances, y compris face à la «
dictature du relativisme ». Pour cela, il faut expliquer la rationalité
de la conscience humaine en général, et de l’agir moral des chrétiens
en particulier. Sur des sujets moralement controversés, comme
l’avortement ou l’homosexualité, la liberté des consciences doit être
respectée.[…]
L’érosion de la liberté de conscience témoigne aussi d’une forme de
pessimisme envers la capacité de la conscience humaine à reconnaître le
bien et le vrai, au profit de la seule loi positive qui tend à
monopoliser la détermination de la moralité. C’est aussi le rôle de
l’Eglise de rappeler que tout homme, quelles que soient ses croyances,
est doué par sa conscience de la faculté naturelle de distinguer le bien
du mal et qu’il doit agir en conséquence. C’est là la source de sa
vraie liberté. […]"