Le dernier numéro de Famille chrétienne consacrait un dossier à l'Eglise catholique aux Etats-Unis. En cette période électorale, force est de constater la mobilisation impressionnante de l'Eglise outre-Atlantique. Famille chrétienne en dévoile les 7 secrets. Extraits :
"1 Des leaders
qui savent
mobiliserDe par sa structure hiérarchique de l’Église,
son rayonnement dépend encore largement de
l’impulsion donnée par les évêques.
Force est de constater que, après le cloaque des
affaires de pédophilie, le corps épiscopal américain
a été profondément renouvelé par Rome.
Des évêques de bonne qualité, impeccables sur le
plan doctrinal et de plain-pied avec la société. Des
hommes […] [qui] ont prouvé qu’ils
savaient être à la fois des pasteurs et des docteurs
de la foi. Et, ce qui ne gâte rien, ils ont acquis, en investissant
depuis des années dans le combat contreculturel
sur la question de l’avortement, une expertise
publique dont on mesure aujourd’hui la valeur.
Ils peuvent aussi compter sur le soutien efficace
d’organisations laïques puissantes. La principale est
les Chevaliers de Colomb (Knights of Columbus),
créée au XIXe siècle pour aider les migrants irlandais
et faire pièce à la franc-maçonnerie. […]2 Des laïcs
bien formés et
sans complexes[…] Jem est une théologienne mère de famille.
Conférencière dans des galeries d’art, elle est aussi
spécialiste de catéchèse. Elle a en particulier rédigé
un guide pédagogique pour s’approprier le catéchisme
national rédigé par les évêques américains
à partir du Catéchisme de l’Église catholique. Elle a
deux ou trois convictions : « Nous rebâtissons la
catéchèse, en commençant par celle des adultes.
J’ai connu une catéchèse frustrante et qui tourne en
rond, sans Credo ni doctrine, centrée sur le partage d’expériences humaines. Or il est stérile d’opposer
catéchèse et expérience personnelle. Il y a désormais
un mouvement de redécouverte du contenu de la foi
de l’Église. Quand elle est suffi samment formée et
approfondie, la foi devient capable de transformer
la culture où nous vivons ». […]3 Des institutions à
l’identité catholique
assumée
John Garvey est […] à la tête de la Catholic University of
America, la seule université pontificale des États-Unis,
où l’on se fait une haute idée de ce qu’est une université
catholique et où le drapeau blanc et or du Saint-Siège tutoie sans complexe la bannière étoilée.
La CUA fait pourtant partie des institutions catholiques
qui se rebellent au nom de leur conscience,
face au projet d’Obama sur la santé (mandat HHS,
ou HHS mandate, de HHS : Health and Human
Services Department, ministère de la Santé).
[…]4 Des jeunes
nourris
avec intelligence
Au quotidien, la Catholic University of America,
ce sont 6 500 étudiants. […] L’aumônerie est confiée à une équipe
de franciscains, sous la houlette du Father Jude de
Angelo, bure réglementaire, barbe joviale et bénédiction
facile. Il y a aussi une poignée de jeunes
religieuses, des dominicaines, silhouettes blanches
bien plantées, qui étudient le jour sur le campus et
dorment la nuit dans les résidences des étudiantes.
Ce soir, entre une banderole de Halloween et
l’entraînement de l’équipe de basket, une conférence
sur le thème : « Voter avec une conscience
catholique ». Cent cinquante étudiants attentifs
prennent des notes. L’intervenant est Richard
Doerflinger, chargé des questions pro-vie à la
Conférence des évêques, et membre de l’Académie
pontificale pour la vie. Pendant une heure, il fait un
exposé étayé, nourri de l’Écriture, de saint Thomas
d’Aquin, du Compendium de la doctrine sociale,
de Vatican II, et des lettres des évêques américains.
Dense et passionnant.
Une heure plus tard, veillée d’adoration. […] Le lendemain à 6h45, des étudiants vont distribuer
des repas avec l’association SOME (So Others May
Eat /« Pour que les autres puissent manger »). D’autres
sont volontaires chez les Petites Soeurs des Pauvres
ou les Missionnaires de la Charité.5 Des trisomiques
aux sans-papiers,
l’amour des pauvres[…] À Washington, les Missionnaires
de la Charité sont aux
avant-postes face aux misères
de la ville. Elles accueillent
malades du sida en phase terminale,
vieux qui ne peuvent pas
payer l’hôpital, clochards que la
police ramasse sur le trottoir, ou
mères de famille sans-papiers
qui viennent chercher du pain
pour leurs enfants.
Dans l’archidiocèse, elles sont
en tout une centaine de Soeurs
au sari blanc liseré de bleu. […] Leur marque propre, c’est
aussi l’unité entre engagement caritatif et évangélisation.
L’amour des pauvres n’exclut pas la prière
avec les pauvres. […]
6 Le renouvellement
de l’Église par
les Hispaniques
Lors de la messe pour la vie et la liberté, point
d’orgue de la mobilisation pro-vie le 14 octobre, le
Chemin Néocatéchuménal a
affrété neuf bus à lui tout seul. Certains ont fait six
heures de route pour venir. Comme Carlos Diaz et
son épouse, Natividad. Ils viennent de la paroisse
Holy Redeemer de Freeport, dans l’État de New York.
Carlos est arrivé du Mexique en 1993, et Natividad,
de République dominicaine. Elle s’occupe de
ses sept enfants (un huitième est en route) ; son mari
dirige une petite société de nettoyage. Pour eux, la
question de la défense de la vie est fondamentale.
Et par exemple prier régulièrement devant un centre
de planning familial fait partie des activités paroissiales
normales. […]
Comme eux, un tiers des catholiques américains
est aujourd’hui hispanophone. […]7 Une vraie
reprise
des vocations
[…] Pour Joseph Tomas White, théologien
de 37 ans et directeur de l’Institut d’études thomistes,
les raisons de ce succès vocationnel sont à situer
sur plusieurs plans.
« D’abord, il y a la toile de fond. Depuis quelques
années, des jeunes gens, qui ont expérimenté le caractère
désespérant de la postmodernité, trouvent dans
la tradition intellectuelle catholique une critique à
la fois radicale et nuancée de la culture païenne ou
laïcisée. Ils sentent qu’ils peuvent trouver dans
l’Église un terrain plus solide pour la sainteté. Ils
n’ont donc pas de complexe d’infériorité par rapport
à une culture dont ils connaissent le manque
de profondeur. Dans notre société, être catholique,
c’est être différent. Ils en ont pris acte.
Ensuite, concernant les vocations, je dirais qu’il y a
encore beaucoup à faire, mais que le clergé diocésain
est maintenant très sain. On peut être optimiste. Les
jeunes gens apprécient les aspects visibles de l’habit
religieux et veulent porter un témoignage liturgique.
[…]»"
PK
Ce qui est encourageant, c’est que la France suit en général le modèle américain avec dix ans de décalage…
Même si on a pris beaucoup plus de retard sur eux, notamment sur la catéchèse, rien n’est perdu et tout est espoir et espérance…
Nicolas
Concernant l’amour des sans-papiers, le retard de l’Église « qui est en France » n’est pas flagrant…
Cédric
50 % des cathos US ont voté pour Obama.