Dans son dernier numéro, Minute reivent sur l'agressivité de Florian Philippot à l'encontre de Robert Ménard. Extrait :
"Au moment où Philippot twittait, il y avait déjà eu 1700 entrées payantes au Rendez-Vous de Béziers, sans qu’aucun car n’ait été affrété, sans qu’aucun appareil de parti n’ait mobilisé ses troupes, sans nul appel à s’y rendre d’un candidat à la présidentielle, et il y eut quasiment autant de monde qu’au banquet du 1er mai du Front national. L’arrogance de la codirection frontiste, qui dispose de moyens considérables, laisse parfois pantois."
Précisons que Béziers n'est pas au centre de la France et qu'il n'est pas si simple de s'y rendre, contrairement à la capitale.
Et Minute précise encore :
"[S]ignalons encore à Florian Philippot que de nombreux élus régionaux et municipaux du Front national étaient présents à Béziers […] et y sont restés jusqu’à la fin, ce qui tend à prouver, a minima, que les productions intellectuelles du FN qui fonctionnent en circuit fermé avec deux éléments de langage et demi sur l’« euromondialisme » ne suffisent pas à rassasier les esprits curieux… Quand on envoie aux cadres de son parti un argumentaire sur l’élection présidentielle autrichienne qui analyse les 49,7 % de Norbert Hofer, le candidat du FPÖ, comme « un signal de défiance vis-à-vis de l’Union européenne », il ne faut pas s’étonner qu’ils aillent voir ailleurs, là, justement, où l’on a compris que le vote autrichien a été d’abord un vote identitaire. Quant à l’« instrumentalisation » contre le Front national, Philippot doit avoir de très bonnes sources, mais on ne l’a pas constatée. Ni dans les propos de Robert Ménard, ni dans la tonalité des débats auxquels nous avons pu assister, à moins que le soutien critique – soutien à Marine Le Pen, critiques contre une partie de sa ligne politique et économique – exprimée par beaucoup de participants ne soit de facto perçu comme une hostilité par les dirigeants du FN. Et c’est bien là qu’est le problème…
Ce Rendez-Vous de Béziers […] a été le révélateur des carences du Front national et du Rassemblement Bleu Marine, tout autant caporalisés l’un que l’autre. Si des gens de droite et de bonne volonté se sont retrouvés à Béziers, à leurs frais qui étaient importants car il fallait faire le trajet et se loger, et sans autre espoir que d’essayer de se faire entendre, c’est que tout débat est devenu impossible au sein des structures où l’expression d’une sensibilité de droite aurait à tout le moins sa place !"