Academia Christiana s’entretient avec Xavier Eman, journaliste, écrivain et blogueur, au sujet du populisme. Extrait :
Que pensez-vous du RIC ?
Je suis en fait assez circonspect. Bien sûr, je suis favorable à davantage de démocratie directe mais surtout locale. Pour moi, le RIC doit être articulé avec le principe de subsidiarité. La proximité de prise décision me parait fondamentale et tout ce qui peut-être réglé au niveau « le plus proche » doit l’être… Par contre, l’idée que « le peuple » puisse et doive décider « de tout » par voix référendaire me paraît à la fois aberrant et dangereux. C’est la porte ouverte à la pire des démagogies. Il me semble évident qu’un gouvernement digne de ce nom doit savoir également prendre des mesures impopulaires, posséder une hauteur de vue et une vision à long terme que n’ a pas (et n’a pas vocation à avoir) le français lambda (ce qui n’a rien de honteux). Non, la majorité n’a pas toujours raison et le Bien Commun, l’intérêt général, le Vrai doivent parfois s’imposer aux aléas des modes, des mouvements d’opinion, des intérêts et préoccupations circonstancielles. La nullité actuelle des organes représentatifs ne doit pas non plus, par réaction, nous faire surévaluer ou fantasmer le « bon sens » et la « clairvoyance » du « peuple » (le fameux « pays réel » qui pris un sacré coup dans l’aile depuis Maurras). Quant aux gens « de chez nous » qui pensent que les résultats des RIC iraient majoritairement « dans notre sens » (sur l’immigration, la peine de mort, l’IVG, le mariage pour tous, la GPA, etc.) je pense qu’ils sont très naïfs ou exagérément optimistes. Et qu’ils ont, de plus, la mémoire courte concernant la versatilité des masses.
EROUANI
Je ne connais pas Xavier EMAN mais je partage tout à fait sa circonspection quant au RIC.
Dans un pays aussi étendu, peuplé et divers que la France il ne peut être institué qu’avec d’infinies précautions.
Sa généralisation absolue ouvrirait la voie à la démagogie dans son sens originel de démocratie viciée et à l’insécurité du droit, bref à la loi du plus fort.
Je suis même partisan d’aller plus loin, de revenir en arrière en abrogeant la question prioritaire de constitutionnalité, qui permet de remettre en cause des lois applicables depuis longtemps. Il y a eu voici quelques mois le cas de l’affaire dite « Grégory » où le Conseil Constitutionnel saisi par une QPC a de facto annulé une garde à vue remontant à 1984 et quasiment annihilé toute la procédure ultérieure.
Prout
et rappelons que C de RIC c’est “CIVIQUE”, pas citoyen. Citoyen n’est en rien un adjectif, voilà pour la mise au point linguistique…. et sur le fond, c’est un terme inapproprié
philippe paternot
il arrive aux suisses de voter pour une augmentation d’impots, ou refuser telle ou telle proposition;
les français seraient ils moins intelligents que les suisses?
enfin depuis des lustres ils élisent des politiques plus que xxx !