De Jean-Michel Beaussant dans L'Homme Nouveau :
"Avec L’OEuvre chrétienne de la Cité vivante, Oser en parler est l’une des rares associations à lutter contre le fléau de la pornographie. Son fondateur, Philippe Auzenet, développait il y a peu cette question dans La Lettre de Famille et Liberté : « Personne ou presque ne réagit contre les dangers d’une telle marée noire, car elle s’étend sans faire de bruit. » Favorisée par la révolution de Mai 68, l’industrie pornographique est devenue omniprésente jusqu’à tout envahir (magazines, chaînes de télévision, sites internet, supports vidéo…) sans réaction politique proportionnée. Une industrie qui a notamment sa « vitrine légale » dans les kiosques ou les rayons des magasins. Avec des filières du vice plus souterraines – comme la drogue et la prostitution –, la pornographie (classique ou homophile et pédophile) entretient aussi un commerce très juteux qui spécule sur le péché et la perversité sexuelle sans peur de s’attaquer aux plus jeunes, de les appâter et de les exploiter ignoblement. Quelques statistiques déjà anciennes étaient données dans l’émission de télévision « Le sexe dans tous ses états » du 18 février 2010 sur TF1 : 266 sites pornos s’ouvrent chaque jour dans le monde ; 80 % des ados ont déjà visionné des films pornos (dont un enfant de 10 ans sur trois) ; 372 millions de pages pornographiques sont vues chaque jour dans le monde ; 750 000 pédophiles sont connectés en permanence sur internet auquel ont accès trois foyers sur quatre, 74 % des 11-18 ans y passant trois heures par jour…
Les jeunes font ainsi de plus en plus leur « éducation » sexuelle par le biais des images pornos, et ce, de plus en plus tôt : des cas sont signalés dès l’âge de 6-7 ans. Les agressions sexuelles entre mineurs, comme les « tournantes », sont en très grande augmentation. Car le danger principal de cette exposition fréquente à la pornographie est un comportement violent, un passage à l’acte agressif et pervers, c’est-à-dire à la délinquance sexuelle. Lorsqu’un enfant visionne de la pornographie, les troubles occasionnés peuvent être similaires à ceux des abus sexuels : « Perte du sentiment d’exister, de l’estime de soi, ambivalence, mort intérieure »… C’est ainsi qu’une nouvelle « population à risque » est apparue : celle des « dépendants sexuels », victimes d’une addiction tenace, comme celles à l’alcool, au tabac ou à la drogue. C’est une véritable « pathologie » surnommée quelquefois « sexolisme », qui mène à des dysfonctionnements de tous ordres, à un état d’asservissement, souvent à cause d’un déficit et d’un trouble psychologique et affectif. Après des heures et des années de pornographie, cela peut mener «au viol, à la récidive, aux meurtres en série, aux mauvais traitements infligés aux enfants et à l’impuissance». Les faits divers en sont pleins. L’accroc au sexe est pourtant un malade qu’ignorent aujourd’hui la morale et la santé publiques contrairement à d’autres addictions. Philippe Auzenet cite Judith Reisman qui parle d’« érotoxine » : la pornographie agit sur le cerveau comme une drogue. Selon elle, les images et les films pornographiques n’affectent pas le centre de la parole, mais « une zone cérébrale viscérale, non langagière située dans l’hémisphère droit » du cerveau. « L’humanité est déséquilibrée à l’endroit du sexe et la santé véritable ne lui est permise que dans la sainteté », disait Chesterton. S’il appartient à la morale personnelle et aux familles de proposer d’abord cette santé difficile, il appartient au devoir politique de les y aider en veillant fermement au bien commun, c’est-à-dire en refrénant la luxure et les mauvaises moeurs, en les obligeant au moins à se dissimuler. Ce que ne fait plus le gouvernement par idéologie soixante-huitarde…"