Un prêtre français au Mali témoigne :
"Il y a quelques mois, tous les chrétiens du nord du pays ont été
contraints de fuir. Il n’y a plus aucun prêtre ni chrétien. Les curés de
Gao qui m’ont succédé ont fui eux aussi. Ils ont appris par la suite
que 20 mn après leur départ, des troupes armées étaient dans leur cour
pour les égorger. Ils ont été prévenus par quelques chrétiens qui
venaient d’apprendre qu’un des camps militaire de la zone était tombé
aux mains des assaillants. On sent une grande inquiétude dans la
communauté chrétienne. Les chrétiens savent qu’ils seront les premiers
menacés si la guerre arrive jusqu’à Bamako. Ils sont très minoritaires.
Ils se demandent si un jour ils n’auront pas à fuir aussi du sud. Ce qui
est inquiétant, c’est que l’on sent de grandes tensions dans Bamako.
Des coups de feu émanent régulièrement des forces de police. Le grand
banditisme est là. On sent une pression de l’islamisme radical. Même si
ce n’est pas encore un islamisme armé.[…] Nous avons manifestement des nouveaux
courants radicaux qui se développent dans la société malienne. Pourtant,
historiquement, le Mali a vu se développer un islam maraboutique de
tradition soufie, très ancien, qui panache un peu l’islam avec les
traditions locales d’animisme et de tolérance. La majorité des Maliens
est tolérante. Le fanatisme vient souvent des pays du Golfe. Les
musulmans partent en pèlerinage à la Mecque. Ils reviennent avec de
l’argent pour construire des mosquées, qui sont obligatoirement
d’obédience wahhabite. Au fur et à mesure que les pèlerinages se
développent, le wahhabisme prend de l’ampleur au Mali et influence toute
la société.[…] Les femmes mariées à des wahhabites sont
voilées intégralement. On en voit de plus en plus. Mais la proportion
oscille entre 5 et 10% dans le sud. Dans le Nord, c’est la charia stricto sensu
qui est en place depuis que les islamistes sont venus. Nous avons reçu
le témoignage de l’ancien maire de Gao. Il raconte que la police entre
chez les gens. Si elle trouve une femme non voilée, elle lui coupe une
oreille. Face à cette nouvelle donne, les musulmans aussi ont fui en
masse, sauf que maintenant, dans le sud, ils pèsent sur des familles qui
sont déjà exsangues. Alors ils remontent en disant qu’ils préfèrent
mourir sur leur terre. […]"
chouan 12
merci nos politiques et tous les incapables qui gouvernent et qui ont laissé faire