Le père Antoine De Roeck, prêtre du diocèse de Vannes, a participé à la fondation de l’Oratoire Saint-Philippe-Neri de Lorient. Docteur en théologie à l’Institut pontifical Jean-Paul II, il enseigne la théologie morale et est professeur à l’institut de Théologie du corps. Il vient de publier une biographie du couple italien Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi. Itinéraire spirituel d’un couple.
Le 21 octobre 2001, Jean-Paul II a béatifié ce couple marié. Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi ont trouvé ensemble le chemin du Ciel : devenir saint par et dans le mariage, c’est possible ! Mariés en 1905, Luigi et Maria vivent à Rome et forment avec leurs quatre enfants un foyer heureux, a priori tout à fait banal. Le secret de leur sainteté ? « Les bienheureux époux ont vécu une vie ordinaire d’une façon extraordinaire »‚ révèle Jean-Paul II. Scoutisme, engagements caritatifs, éducation des enfants, respect de la vie, amitiés spirituelles, sens du sacrifice, intégrité au travail, intense vie de prière… Le père Antoine De Roeck nous plonge dans l’intimité des deux époux, véritables témoins de la sainteté au quotidien. Il dévoile les joies et les épreuves d’un couple uni par un amour immense et la fidélité à l’Évangile.Un itinéraire de vie conjugale édifiant et une éclatante confirmation de la beauté du sacrement du mariage. Comme en témoigne Maria à la mort de son mari : « En quasiment un demi-siècle de vie commune, jamais un instant d’ennui, de trop-plein, de fatigue. »
Le couple s’investit dans le mouvement scout naissant en Italie, convaincus du bien-fondé de cette pédagogie. Luigi fait partie du conseil de direction de la première association scoute italienne, fondée en 1916. Maria, qui maîtrise la langue anglaise, s’attache à traduire Baden-Powell pour présenter de façon complète et accessible son contenu. Elle montre comment la pédagogie scoute est adaptée à l’éducation chrétienne et la renforcer. C’est elle qui convaincra bon nombre d’évêques italiens du bien fondé de cette méthode d’éducation. Le scoutisme catholique en est alors à ses débuts, avec, en France, le chanoine Cornette, le père Doncoeur et le père Sevin. Le succès du mouvement en Italie est moins fulgurant qu’en France, mais il suscite moins d’opposition et finalement les scouts ont droit le 6 septembre 1925 aux encouragements du Souverain Pontife. C’est une reconnaissance du travail accompli en moins de dix ans pour intégrer le scoutisme au sein de l’Eglise, une oeuvre à laquelle Maria a participé activement mais discrètement. Quant à Luigi, il est devient en 1918 membre du commissariat central de l’association de scoutisme, il y donne de son temps et y implique ses enfants.