Renaud de Malaussène, ex-général adjoint opérations de la force Licorne, engagé sur plusieurs théâtres d’opérations extérieures et ancien commandant de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne, a occupé de nombreux postes en école et d’état-major en administration centrale. Impliqué à son corps défendant dans l’affaire Mahé en Côte d’Ivoire en 2005, il quitte l’armée puis, voulant continuer à servir, dirige la Fondation Richard à Lyon, qui accueille des personnes ayant un handicap lourd, avant de se retirer en Savoie où il continue à consacrer du temps aux personnes fragiles. Il vient de publier un ouvrage sur la guerre juste. Tous les droits d’auteur sont versés pour les blessés en opérations extérieures et pour les familles des tués en opération.
« 13 mai 2005, Côte d’Ivoire. Un de mes sous-officiers de la force Licorne tue sur ordre un assassin, Firmin Mahé, qu’il avait fait prisonnier en zone rebelle. Face à Firmin Mahé, qui est coupable de tueries sauvages mais blessé et prisonnier, ce sous-officier contrevient au Droit de la guerre et au Droit humanitaire. En le tuant, il s’oppose aux règlements militaires français. Lorsque l’affaire paraît au grand jour quelques mois plus tard, il est emprisonné durant plus de six mois, tout comme les deux soldats qui étaient à ses côtés. Les supérieurs hiérarchiques directs sont mis en examen par la justice française et mutés. Je me vois moi-même retirer les commandements que j’exerce au Kosovo et en France, et je suis contraint de rejoindre un poste à Lyon dans lequel je me morfonds pendant trois ans avant de quitter l’armée. Pourquoi ce contresens de la République, qui poursuit l’assassin de Mahé mais se désintéresse, oublie ou ignore les vies humaines innocentes massacrées par celui-ci ou par des soldats intervenant sur le territoire de la Côte d’Ivoire ? Par l’incohérence du traitement moral et médiatique dont ils ont été l’objet, ces événements m’ont conduit à réfléchir sur le rôle éthique de l’officier en opérations extérieures. »
Extrait de la préface de François-Xavier Bellamy
« D’une lucidité courageuse, ce livre fait naître une lumière qui éclaire la question morale. »
incongru
corvée de bois…
ça peut rappeler quelques souvenirs douloureux