Lu sur Aleteia :
"Stephen Herreid, contributeur américain d’Aleteia, va jusqu’à dire que la notion de salaire minimum prend ses racines dans l’eugénisme de ce que l’on appelle l' « ère progressiste ». Les catholiques, explique-t-il, devraient savoir deux choses : la première est qu’au début du XXe siècle, « l’une des méthodes eugénistes de prédilection pour exclure les ‘inférieurs’ de la société blanche et saine, était la mise en place de salaires minimum trop élevés pour être atteints par la plupart des pauvres. La seconde est qu’une fois que ces ‘indésirables’ étaient retirés de la force de travail, l’’État’ devait ‘se charger’ d’eux séparément en tant que ‘classe spéciale’ du système d’Etat providence ».
Selon lui, le contexte existant de libre compétition, qui jouait davantage en faveur des pauvres, était une menace pour le programme « progressiste ». Et il rapporte ainsi les propos ahurissants de l’économiste John R. Commons, tenus en 1907 : « La compétition n’a pas de respect pour les races supérieures ».
De même, le professeur Thomas C. Leonard de l’Université de Princeton, qui a consacré un article aux pratiques eugénistes durant «l’ère progressiste », raconte que « la législation du travail alors mise en place visait, à bien des égards, à exclure les immigrants, les femmes, et les Afro-américains ». À l’origine, cette mesure aurait été utilisée comme une arme, et non comme un remède pour les pauvres marginalisés.
Herreid pour sa part considère que la hausse des salaires minimum produirait aujourd’hui les mêmes effets sur le marché du travail qu'à l'époque, expliquant qu’aujourd’hui aux États-Unis, 3% des travailleurs sont concernés par le salaire minimum, et que beaucoup de ces 3% perdraient leur emploi si les employeurs devaient les payer davantage.
En effet, un salaire minimum trop élevé a souvent pour effet de décourager l’emploi de plus de main-d’œuvre et de dresser des barrières à l’entrée du marché du travail pour les personnes les moins qualifiées et les plus défavorisées. Les emplois à basse rémunération, pour une très large partie de nos populations, sont des emplois où l’on débute et non où l’on finit. Et le problème risquerait de s’aggraver si l’accès au premier emploi était de la sorte mis en difficulté.
Par ailleurs, beaucoup de catholiques, notamment les anglo-saxons, voient d’un mauvais œil une trop forte immixtion de l’État dans ces sphères, estimant que si un gouvernement s'octroie le pouvoir d'imposer un salaire précis, il fera certainement de même pour imposer des règles qui pourraient aller profondément à l’encontre de la liberté de conscience de chacun."
Philippe Edmond
N’oublions pas de souligner un détail essentiel dans les articles cités. “Un salaire minimum TROP ELEVE”. Le choix de Léon XIII de soutenir l’idée du “juste salaire” nécessaire pour faire vivre une famille et pour rendre possible la présence de la mère auprès de ses enfants n’est pas une manoeuvre eugéniste. C’est un choix de justice enraciné dans la Bible. Fixer une limite inférieure au prix du travail permet d’éviter que des employeurs n’abusent de la faiblesse des plus pauvres pour leur imposer des conditions de travail inhumaines. La libre concurrence entre les entreprises se déplace alors vers la qualité de leur travail, de leurs produits et de leur gestion. Le problème actuel des salaires minimum vient du fait qu’ils sont contournés par l’ouverture des frontières et la facilité des transports. Dans ce contexte, la vente de produits fabriqués avec un prix du travail moins élevé provoque du chômage et des délocalisations. Ce n’est donc pas le principe d’un salaire juste qui est en cause, mais les moyens de le rendre possible qui sont à reconsidérer.
Clément
Comment user d’un langage gauchiste pour combattre le progressisme.
“Exclure les femmes, les noirs (Ils utilisent l’euphémisme “afro-américain”) et les immigrants” c’est tout à fait la même chose que la lutte contre la discrimination contemporaine.
La vérité c’est qu’un groupe d’hommes choisi une aire de développement et tend à vouloir en maîtriser les entrées et sorties, cela s’appelle une nation ou tout autre chose qui semble bien naturelle.
Ou alors, “ils sont chez eux, chez nous” et le monde vit dans des tourbillons mortels qui l’amèneront à la “guerre de tous contre tous” que ces divisions ont calmé depuis des millénaires.
Le salaire minimum est une folie si le territoire où il est pratiqué n’est pas un lac de castor, calme et tranquille grâce aux barrages établi par la colonie. Sinon, c’est la lutte perpétuelle et que le meilleur gagne.
On ne peut pas dénigrer l’exclusion raisonnée, les frontières, l’homogénéité des groupes humains et le salaire minimum en même temps.
Olivier Rueil Malmaison
On peut ne pas être d’accord.
Sans trop développer, on peut rappeler aussi que l’Etat a le devoir de protéger les plus faibles : imposer un salaire minimum c’est aussi limiter les abus qu’un rapport de force déséquilibré entre un employeur et un salarié crée (car il est déséquilibré), particulièrement pour les missions peu qualifiées, celles précisément qui sont rémunérées à ces niveaux minimum.
Par ailleurs ce billet parle du salaire minimum alors qu’en France, le problème des salaires minimum ce sont les charges qui pèsent dessus. 8,5€ net de l’heure ce n’est pas énorme comme salaire minimum net, en revanche 25€ de l’heure toutes charges comprises, ça c’est trop.
DUPORT
A partir du moment où le gouvernement interviens dans le monde du travail vous pouvez être certain :
Qu’il ne va chercher que son propre intérêt en ponctionnant tout ce qu’il peut
Qu’il va prendre le contrôle des entreprises importantes
Qu’il va organiser le chômage
Qu’il va empêcher toute forme d’emploi ou de rémunération qui ne passe par lui
rozzo
pour paraphraser Chesterton, les idées exposées ainsi que le contre argumentaire semblent bien être un recyclage des idées saines de la DSE devenues folles par l’usage qui en est fait mais aussi par un contexte de modernité. Que ces grands débateurs d’idées s’essaient à faire vivre aujourd’hui une famille décemment avec un smig et on en reparle.
Michel
La viande achetée dans les supermarchés français vient souvent d’Allemagne car les abattoirs allemands emploient des ouvriers venant d’Europe centrale payés 800 € par mois. Le prix de revient de la viande est ainsi plus compétitif et les abattoirs français périclitent. L’absence de salaire minimum en Allemagne apporte avantage concurrentiel et emploi. Achetez français… si vous pouvez.
Magikbus
Un salaire minimum trop élevé , ca n’existe pas ! N’importe qui ayant à travailler pour un smig vous confirmera que ce n’est guère suffisant pour élever une famille …..et donc obligeant les mamans à s’épuiser pour des emplois mal rémunérés au lieu de s’occuper de leurs gosses …..
Le problème n’est donc pas le salaire mais toutes les charges et lois qui accablent le petit patronat .
Marie
Bien d’accord avec Magikbus !
A cela on pourrait ajouter un système d’enseignement en décalage radical avec le terrain : un enfant est contraint de rester dans le système scolaire jusqu’à ses 16 ans révolus, ce qui est l’ancien âge du bac, soit beaucoup trop tard ! En plus d’avoir une jeunesse entière piégée dans un système qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il a été, une part probablement majeure de celle-ci y apprend au moins la paresse et trop souvent l’inconduite… par ennui !
Il était possible autrefois, dans un temps qui n’est pourtant pas si lointain, de sortir du système après le certificat d’études, et de se former lentement mais très sérieusement auprès d’artisans, avec certes un pécule ridicule au début, mais à 16 ou 18 ans, un jeune homme (ou une jeune fille) avait incomparablement plus de capacité à un savoir-faire et donc à un salaire décent voire tout à fait bon qu’actuellement ou nous maintenant des pans entiers de la population dans une enfance intellectuelle et psychologique artificielles !