Famille Chrétienne, revenant sur les 21 martyrs coptes, rapporte les propos du Pr Ashraf-Alexandre Sadek, égyptologue copte-orthodoxe qui réside en France, où il dirige les éditions Le Monde Copte, qui estime que la situation évolue, en Egypte, grâce à l'influence du maréchal El Sissi et d'intellectuels musulmans opposés à la vision rétrograde et figée de l'université El Azhar :
[…]"Des intellectuels musulmans, poursuit le Pr Sadek, commencent à se révolter contre l’islam et accusent carrément El Azhar d’avoir créé Daech, en ayant tenu depuis quatorze siècles le Haddith pour un texte saint. » Le Haddith, ou « Actes de Mahomet », désigne en effet la suite du Coran, deuxième livre saint de l’islam. Et suite faite de récits sanguinaires des meurtres commis par Mahomet et ses successeurs. Aujourd’hui, ces intellectuels musulmans osent le qualifier de « patrimoine satanique ».
De la même manière, c’est la première fois que des chrétiens assassinés par des musulmans sont officiellement qualifiés par le gouvernement égyptien de martyrs. Après l’attentat du 31 décembre 2010, où un islamiste avait fait exploser une bombe devant une église d’Alexandrie pendant la nuit de prière du Nouvel An, tuant vingt-trois chrétiens et faisant une centaine de blessés graves, l’Église copte avait déjà proclamé martyrs ces fidèles. Mais à l’époque, un professeur d’El Azhar était venu expliquer à la télévision qu’il n’était pas correct d’appeler des chrétiens martyrs, car, disait-il, on ne peut pas savoir, pour un non-musulman qui n’est pas dans la vraie religion, s’il est en enfer ou au paradis !
Ainsi, le sang des nombreux martyrs chrétiens d’Égypte sera peut-être une semence de liberté, pour leurs frères coptes, mais aussi pour les Égyptiens musulmans. En tout cas, très loin de la vision négative du maréchal El Sissi qu’ont les médias français, qui lui reprochent sa répression musclée du terrorisme islamiste, les Coptes le considèrent comme un envoyé de Dieu. Et l’observateur qui connaît bien l’Égypte ne peut manquer d’observer que le langage tenu comme les actes qui en découlent sont radicalement nouveaux."
Néanmoins, la lutte ne fait que commencer pour l'Egypte, dont les ressortissants chrétiens sont nombreux à aller travailler en Libye en raison de leur pauvreté :
"Le 17 février, le Daily Mail de Londres a annoncé, reprenant des sources libyennes, que trente-cinq autres travailleurs agricoles chrétiens égyptiens viennent d’être enlevés à leur tour en Libye par l’organisation terroriste islamiste, et que l’on peut donc redouter de nouveaux martyrs."