Le New York Times a mené une enquête fouillée sur l’affaire Matzneff, mettant en lumière les protections dont il a bénéficié de la part du milieu LGBT. L’article s’interroge même sur une potentielle protection de l’Élysée, sous Mitterrand, dont aurait pu bénéficier Matzneff après avoir rappelé qu’en 1986, les policiers avaient déjà convoqué l’écrivain après avoir reçu des lettres anonymes qui ont affirmé qu’il vivait dans un hôtel avec une adolescente.
“Il s’était bien rendu au commissariat, mais avec un talisman en poche : un article très élogieux à son égard, signé par François Mitterrand, le président à l’époque. Ce dernier avait remarqué M. Matzneff vingt ans plus tôt, lors de la sortie de sa première collection d’essais, Le Défi”. “Cela lui a tellement plu qu’il l’a offert à ses fils qui devaient avoir 15, 16 ans… et il m’a invité à déjeuner ». “Le président a continué à fréquenter ce jeune écrivain prometteur dont il demeura admiratif, même après la parution des Moins de Seize ans (Léo Scheer, 1974)”.
Parmi, les personnalités soupçonnées d’avoir directement protégé Gabriel Matzneff figurent Christophe Girard, Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent. Les factures d’hôtel dans lequel il était installé avec une adolescente de 14 ans, ont été réglées par Yves Saint Laurent par l’entremise de l’actuel adjoint à la Culture de la mairie de Paris et candidat sur les listes “Paris en commun”, Christophe Girard. L’arrangement lui avait permis d’échapper aux visites de la Brigades des mineurs.
Gabriel Matzneff se rappelle encore des promesses de Christophe Girard et notamment du fait qu’il “s’occupait de tout, des repas, de tout ” assurant que “c’est une goutte d’eau, ce n’est rien, nous vous aimons beaucoup”. L’auteur des Moins de seize ans a même été jusqu’à préciser que ce mode de financement “a duré deux ans”. En 2002, Christophe Girard aurait aussi fait pression pour que Gabriel Matzneff obtienne une allocation annuelle à vie du Centre National du Livre, un privilège rarement attribué.
Christophe Girard, qui pourrait être exclu des listes d’Anne Hidalgo pour les municipales, a répliqué par communiqué, dans lequel il affirme avoir soutenu de nombreux écrivains et artistes à travers ses fonctions de Secrétaire Général de maison Yves Saint Laurent et ne nie pas que Gabriel Matzneff fasse partie de cette liste. Il aurait agit sous les ordres de Pierre Bergé.