En effet, ce texte est issu du groupe Ecologie, démocratie, solidarité, « créé il y a quelques mois par des macronistes dissidents marqués à gauche ». Le texte a pu être discuté à l’Assemblée à la faveur de leur « niche parlementaire » jeudi dernier. S’il « a rencontré l’approbation d’une bonne partie des élus de La République en marche », son adoption doit être confirmée au Sénat. Or ce récent groupe politique n’y a pas de représentant, et n’a donc « aucunement la main sur l’ordre du jour sénatorial ».
Sans soutien du gouvernement, qui attend encore l’avis du Comité d’éthique, et avec un Sénat majoritairement à droite, le texte devrait être « conduit aux oubliettes, au moins pour un bon moment ». Une opération qui aurait donc uniquement servi de « caisse de résonance médiatique au groupe EDS ».
De son côté, l’Académie nationale de médecine s’est dite opposée à l’allongement du délai légal d’accès à l’avortement de 12 à 14 semaines :
En portant ce délai à 16 semaines d’aménorrhée, on augmente le recours à des manœuvres chirurgicales qui peuvent être dangereuses pour les femmes et à une dilatation du col plus importante susceptible de provoquer des complications à long terme comme un accouchement prématuré.
Ces remarques conduisent l’Académie nationale de médecine à considérer que :
– l’allongement du délai à 16 semaines d’aménorrhée ne répond à aucune demande légitime des femmes qui espèrent au contraire une prise en charge plus rapide, avec le risque d’augmenter le délai de leur démarche,
– cet allongement entrainera inéluctablement une augmentation significative des complications à court ou à long terme.
En conséquence, l’Académie nationale de médecine recommande de :
– maintenir le délai légal pour la réalisation d’une interruption volontaire de grossesse à 14 semaines d’aménorrhée,
– d’accroître la vigilance et les moyens des autorités sanitaires pour optimiser le fonctionnement des centres de santé qui prennent en charge des interruptions volontaires de grossesses en les rendant plus accessibles et dans des délais moindres,
– déconseille le transfert de compétences aux sages-femmes pour la pratique des interruptions volontaires de grossesses chirurgicales quel qu’en soit le terme et compte tenu de leur absence actuelle de qualification chirurgicale.
Jean Marie Toulet
Ce projet de loi d’avortement jusqu’au terme de la grossesse risque d’être le chiffon rouge que l’on va enterrer bruyamment. Cela va permettre de faire passer sans problème tout le reste de la loi de « bioéthique ».
Tous les idiots utiles – et il y en a beaucoup chez les cathos – vont louer ce gouvernement « ouvert au dialogue qui accepte de revenir sur sa loi ».
Et ainsi tout le reste va passer comme une lettre à la Poste…
F. JACQUEL
@Jean Marie Toulet
Ne confondez pas l’amendement voté en catimini, cet été, avec la loi de “bioéthique”, autorisant l’IMG jusqu’à 9 mois pour “détresse psychosociale, et l’allongement de 12 à 14 semaines du délai de l’IVG sous prétexte du Covid-19.
Jean Marie Toulet
Dans un cas comme dans l’autre, il y a des chances que ces amendements soient abandonnés.
Ce que je crains, c’est que cela démobilise les bons cathos naifs, alors que tout le reste de la loi “bioéthique” va passer et ne vaut pas mieux
F. JACQUEL
@Jean Marie Toulet
Ne confondez pas l’amendement voté en catimini, cet été, avec la loi de “bioéthique”, autorisant l’IMG jusqu’à 9 mois pour “détresse psychosociale, et l’allongement de 12 à 14 semaines du délai de l’IVG sous prétexte du Covid-19.