Hier, de nombreuses personnes sont venues soutenir Béatrice Bourges :
François Billot de Lochner explique le sens de son jeûne :
"Son geste revêt, selon moi, trois significations.
- La première intention de Béatrice Bourges fut de garantir, par son jeûne, le Jour de Colère. Elle avait pressenti, comme beaucoup, que la colère peut devenir violence. Pour attester du caractère non violent de ce mouvement, elle a choisi de témoigner dans sa chair à la fois de sa détermination et de son pacifisme. Geste prophétique, dont on verra peut-être un jour qu’il a permis d’enrayer la machine de la propagande qui avait décidé des titres de la presse du lendemain : « le Jour de Colère dégénère en affrontements violents ». Ces titres, nous les avons tous lus, mais ceux d’entre nous qui étaient au Jour de Colère savent qu’ils sont partiaux et déformants. Il y eut dimanche soir 260 gardes à vue, pour seulement huit comparutions, dont une cassée pour vice de forme. Comparativement, les hooligans du Paris Saint Germain n’ont eu que quarante arrestations pour trois millions d’euros de dégâts. Incontestablement, le jeûne de Béatrice Bourges a désarmé les propagandistes qui voulaient réduire le Jour de Colère à des échauffourées avec la police. Qu’y a-t-il de moins violent, de plus pacifique, que le choix d’un Gandhi ou d’une Béatrice Bourges ? En engageant ce jeûne, elle a désarmé la désinformation.
- La deuxième intention de Béatrice Bourges était de rendre audible mon message. Assurée que la presse du lendemain ne rendrait compte que des arrestations ordonnées par avance par le gouvernement, elle a compris qu’il faudrait plusieurs jours pour que la question des conditions de la destitution du Président de la République émerge à la surface. Il fallait pour cela une forme de permanence du message, qui attire l’attention des médias, qui impose le débat à la Chambre. Béatrice Bourges avait anticipé les réactions des politiques « de droite ». Elle savait qu’elle allait les piéger, parce qu’en refusant le débat qu’elle propose, ils se révèleraient pour ce qu’ils sont aux yeux de l’opinion : le meilleur rempart de François Hollande. Il est frappant de constater que, dès le lundi 27, Jean-François Coppé, Christian Jacob et Henri Guaino réfutaient d’un même chœur le Jour de Colère et sa prétention de destituer le Président pour manquement à sa fonction. Quand des hommes «de droite » se comportent ainsi, la gauche peut dormir tranquille.
- La troisième intention de Béatrice Bourges, enfin, est sans doute celle qui nous mettra d’accord mieux que les deux autres. Elle a revendiqué d’engager « un jeûne spirituel », c’est-à-dire un jeûne de réparation, de purification et de supplication. Elle m’avait dit combien elle avait été impressionnée par l’appel du Pape François aux catholiques à offrir une journée de jeûne pour éviter la guerre à la Syrie. Le lendemain de ce jour de jeûne, les grandes puissances renonçaient à la guerre. Béatrice sait qu’il est des démons qui ne se chassent que par le jeûne et la prière. Elle a saisi pour elle, radicalement, l’arme du jeûne, nous invitant à la suivre en prière. Les menaces qui pèsent sur notre pays n’ont jamais été aussi graves. En quelques mois, ont été votés le mariage homosexuel, l’adoption homoparentale, le droit à l’avortement sans condition, la pénalisation des défenseurs de la vie, l’abrogation des liens du mariage en privant l’épouse du nom de son mari, sauf mention express… Et déjà se prépare une nouvelle loi de mort sur l’euthanasie et le suicide « assisté », une loi sur l’interdiction des écoles familiales, et tant d’autres lois iniques. Jamais, depuis la révolution, les églises n’ont été autant profanées, que ce soit par les Femens que soutient le pouvoir socialiste ou par des « inconnus » jamais identifiés. Béatrice Bourges, en acceptant de souffrir dans sa chair, s’oppose à sa façon à ce déchaînement de mort."