Partager cet article

Histoire du christianisme

Le siège épiscopal de Maillezais à nouveau pourvu

Le siège épiscopal de Maillezais à nouveau pourvu

Le diocèse de Maillezais (Vendée) a été créé le 13 août 1317, en même temps que celui de Luçon, par démembrement du diocèse de Poitiers qui, lui-même, avait été jusqu’à la Loire lors de sa création. Il s’appelait alors diocèse de Poitiers et de Rezé. C’est pape Jean XXII, à Avignon, qui signa la bulle de création et donna comme siège épiscopal l’abbaye de Maillezais. Le nouveau diocèse intègre l’archiprêtré d’Ardin, les doyennés de BressuireFontenay-le-ComteSaint-Laurent-sur-Sèvre et de Vihiers, soit au total 284 paroisses réparties sur un territoire comprenant la partie orientale du Bas-Poitou et les Mauges dans le sud-ouest de l’Anjou.

C’est en 1648 que ce diocèse est annexé par le diocèse de La Rochelle, malgré de nombreuses réticences. Le dernier évêque de Maillezais et le premier évêque de La Rochelle.

Par décision du 9 février 2009, le Vatican (Benoit XVI) a décidé de restaurer le siège épiscopal de Maillezais attribué in partibus à un évêque auxiliaire ou en poste au Saint-Siège. Ceci prend effet en 2017, où le pape François le restaure en tant que siège titulaire. Il est alors attribué à Mgr Antoine Hérouard nommé évêque auxiliaire de Lille, titre que ce dernier conserve jusqu’au 11 février 2022, date à laquelle il est nommé archevêque de Dijon.

Lundi 26 juin 2023, le pape François a nommé Mgr Jean-Pierre Batut, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Toulouse, à la suite de sa démission de sa charge pastorale d’évêque de Blois. Il lui a assigné le siège épiscopal de Maillezais.

La grâce des cathédrales de Vendée: un livre-monument

De Dominique Souchet, Président de l’association des Amis de la cathédrale de Luçon, ancien Député-Maire de Luçon :

La Vendée aurait-elle compté trois cathédrales ?

C’est à cette interrogation que les éditions de La Nuée Bleue entreprennent de répondre en consacrant à la Vendée un volume exceptionnel dans leur prestigieuse collection “La grâce d’une cathédrale”: 47 auteurs, 456 pages grand format, 520 illustrations, 4 kilos…

Ce livre retient en effet trois sites emblématiques, trois hauts-lieux spirituels de la Vendée : Luçon, Maillezais et Saint-Laurent-sur-Sèvre. Les deux premiers sont effectivement ou ont été le siège de cathédrales. Le troisième l’est devenu par “la grâce” de Jean Yole, qui voyait dans les deux impressionnants clochers de la basilique et de la chapelle de la Sagesse les marques indéniables d’une cathédrale.

Ce livre, dont l’iconographie a été particulièrement soignée, faisant l’objet d’une remarquable couverture photographique inédite du talentueux David Fugère, nous fait regarder d’un oeil neuf des lieux que nous croyons connaitre. Pourtant, ce n’est pas seulement un superbe livre d’art. Il évoque certes la grandeur des édifices, la richesse des oeuvres d’art qu’ils possèdent, mais aussi l’intensité de la vie spirituelle, liturgique, entrepreneuriale et sociale dont ils ont été les foyers. A travers blessures et renaissances, ces édifices racontent une longue histoire de fidélité.

Certains chapitres devraient intéresser tout particulièrement les adhérents de “Vendée Militaire”. Je pense en particulier à la remarquable évocation du destin de la cathédrale de Luçon pendant la période révolutionnaire. Le Dr Raymond Wuillaume montre l’incroyable fascination qu’éprouvent les autorités révolutionnaires pour la cathédrale et l’évêché, au point de décréter que c’est là  le lieu unique où doivent impérativement être installés tous les organes du nouveau pouvoir.

Je pense encore à l’incroyable destin de René-François Soyer, prêtre réfractaire survivant devenant le premier évêque du diocèse de Luçon recréé, le premier évêque de Vendée après la Révolution. Pierre Legal évoque les multiples tracasseries dont il sera l’objet de la part de la monarchie de Juillet, au moment de la chevauchée de la duchesse de Berry et comment finalement il orchestrera l’incroyable dynamisme vocationnel et bâtisseur qui s’empare de l’ancienne Vendée insurgée et martyrisée.

Je pense aussi à la genèse de la sublime verrière de La Vendée Militaire, dans la basilique de Saint-Laurent, que retrace le grand spécialiste de l’histoire des vitraux qu’est Yves-Jean Riou. Il décrit comment l’architecte Maurice Laurentin et le père Logeais ont fait appel à l’atelier de Charles Mauméjean, dont la notoriété a gagné le monde entier, pour aboutir à ce chef-d’oeuvre posé en 1947 par Roger Degas, verrier à Mortagne. Le livre, somptueusement illustré, le reproduit avec la citation de Judas Maccabée qui l’accompagne.

Pour faire entrer la Vendée dans la collection “La grâce d’une cathédrale”, l’éditeur a dû relier en réalité trois grâces : celle de Luçon incarne la continuité vivante, celle de Maillezais l’audace interrompue et celle de Saint-Laurent le renouveau après l’épreuve. A travers ces trois lieux et ces quatre édifices, le lecteur est invité à parcourir les quatorze siècles d’une histoire religieuse tourmentée et féconde qui ont modelé l’ identité vendéenne.

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services