Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef adjoint du Figaro chargé des religions, estime que l'initiative "l'Appel de Paris" lancée mardi par Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman, associé à Patrick Karam, président de la coordination Chrétiens d'Orient en danger (Chredo), garde le silence sur des points fondamentaux.
"[…] Mais le devoir de lucidité et de vigilance face à cette tyrannie verte, finalement facile à dénoncer et tellement difficile à combattre, doit aussi apporter des réponses qui restent à l'état de sombres points d'interrogations. Il faudra donc suivre de près la «grande conférence internationale» promise d'ici la fin de l'année par les acteurs de l'«Appel de Paris» pour voir s'il s'agira d'une opération vérité ou d'une opération image.
L'aréopage de hautes personnalités musulmanes, diplomatiques, que cette rencontre à l'ambition de réunir devra ainsi répondre de façon convaincante à des questions très simples.
Sur un plan français: pourquoi les réseaux musulmans des mosquées et des associations diverses sont incapables de détecter et de prévenir les allers et venues de 800 jeunes djihadistes dont le ministère de l'Intérieur détient pourtant un compte précis? Ils sont issus de familles concrètes, connues dans leur quartier. Premier silence.
Sur un plan international: qui finance et commande vraiment ce califat autoproclamé et à qui profite-t-il stratégiquement? Deuxième silence.
Sur un plan théologique: tous les musulmans affirment que ces combattants «n'ont rien à voir avec l'islam», mais eux le revendiquent sans cesse. Où est l'erreur? Troisième silence."