Dans Les 4 Vérités, Guillaume de Thieulloy salue le dernier livre de Philippe Nemo :
"Voici un livre à la fois courageux et important. Courageux, parce que, dans une intelligentsia entièrement acquise aux thèses socialistes, il faut du courage à un intellectuel de premier plan, comme Philippe Némo, pour défendre les libertés en général et les libertés économiques en particulier.
Important, parce que, pour la première fois depuis des décennies, un philosophe reprend la question de l’ impôt, non pas sous l’angle technique, mais sous l’angle de sa légitimité – et, osons le mot, sous l’angle de sa moralité. On pourrait résumer la thèse de Philippe Némo ainsi : le socialisme, en s’attaquant par l’impôt, au principe même de la propriété privée, est, par là même, immoral.
J’insiste : pas seulement inefficace, mais bien immoral. Bon nombre d’observateurs concèdent volontiers que le socialisme est moins efficace qu’un régime de liberté, mais se comportent comme s’ils supposaient que cette moindre efficacité était le prix à payer pour une plus grande justice. Or, il n’y a aucune justice à pratiquer le vol. Et spolier plus de la moitié des revenus d’un être humain, c’est bien un vol.
Ce vol repose sur l’ idée implicite que toutes les richesses appartiennent à la collectivité. C’est sans doute une version abâtardie de l’ idée de destination universelle des biens de la doctrine morale catholique. Mais, dans ce dernier cas, il n’est question que d’un devoir moral des riches de faire en sorte que les pauvres soient en mesure de vivre décemment. Non d’une collectivisation des biens. Or, l’histoire a montré que les libertés économiques étaient le meilleur moyen de sortir les pauvres de la misère. Comme le note Philippe Némo, si l’on a observé une hausse du nombre de pauvres au XIXe siècle, avec la naissance du capitalisme, c’est d’abord parce que ces pauvres ont pu survivre. C’est aussi parce que les structures sociales de l’Ancien Régime – qui, de soi, n’avaient rien de contradictoire avec les libertés économiques – avaient été détruites par la Révolution.
En tout cas, il est clair que les progrès scientifiques, techniques et économiques enregistrés par l’Europe aux XIX et XXe siècles doivent énormément à la liberté et rien du tout à l'utopie collectiviste. […]
[L'impôt] n’est légitime que pour deux missions. D’abord assurer les fameuses missions régaliennes et notre sécurité (et ce service étant « négatif », c’est-à-dire qu’il est d’autant mieux rempli qu’il ne nous arrive rien et que nous ne « sentons » donc pas les effets du service, il convient de répartir exactement le coût de ces missions régaliennes entre tous les citoyens). Ensuite, financer les services publics inaccessibles au marché et, alors, l’impôt doit être proportionnel. En aucun cas, il ne peut être progressif, car l’ impôt n’est pas fait pour « assurer la justice sociale », ni pour « transformer la société »."
Machin
Merci de transmettre cette critique.
Ce livre semble prolonger exactement une “disputatio” d’il y a quelques années avec une pièce rapportée familiale, de famille traditionnellement coco ou ex-coco, qui avait poussé de grands cris d’orfraie lorsque j’avais justifié la fraude fiscale quand elle constituait une légitime défense face à l’impôt confiscatoire.
Cette partisane de l’abolition des frontières et des citoyens du monde (les “migrants”) s’était brusquement senti pousser des ailes nationalistes – uniquement fiscales et pour faire suer le burnous du “riche”.
Certainement un livre qui finira dans ma réacothèque !
professeur Tournesol
Ce ne sont quand même pas les socialistes qui on inventé l’impôt !
Machin
Il fallait lire “merci d’avoir transmis cette critique”, mes excuses pour cette erreur.
Exupéry
Philippe Nemo, avec l’intelligence, la créativité et la culture dont il dispose, et si par malheur il avait été politiquement correct, serait au Collège de France et à l’Académie.
C’est un des plus lucides penseurs de notre temps.
Merci à lui pour cet ouvrage qui montre que sous le vocable de “justice sociale”, nos gouvernorats ne font que cacher des ressentiments relevant de la plus primaire jalousie.
C.B.
Première remarque: “l’impôt doit être proportionnel. En aucun cas, il ne peut être progressif,” mériterait un développement légitimant ce point de vue.
1) Proportionnel à quoi? Proportionnel au revenu du travail? Proportionnel aux ressources (donc incluant les aides sociales, y compris en nature)? Proportionnel à ce qui reste après avoir déduit un forfait permettant -en théorie- de régler toutes les dépenses indispensables à la survie (logement principal -que l’occupant soit locataire ou propriétaire-, nourriture, impôts déjà payés, vêtements, … qui va déterminer ce minimum vital? est-il le même au centre de Paris et en province? compte tenu qu’il semble logique qu’il couvre les impôts déjà versés, il sera forcément différent d’un individu à un autre)? Proportionnel à la consommation (c’est un peu le cas de la T.V.A.)?
2) Verser 10% d’un revenu de 1000 € est beaucoup plus “lourd” que verser 10 % d’un revenu de 10 000 €
3) Un revenu de 2000 € qui fait vivre un célibataire est bien plus “confortable” que s’il doit faire vivre trois personnes (par exemple deux adultes et un enfant).
Deuxième remarque: De même, il faudrait expliciter “répartir exactement le coût de ces missions régaliennes entre tous les citoyens” À quelle genre “d’exactitude” pense l’auteur pour cette répartition? Quelles sont les missions régaliennes qu’il prend en compte? Pourquoi le financement des missions régaliennes n’incomberait-il qu’aux “citoyens” (La sécurité intérieure et le maintien de l’ordre public, généralement considérés comme missions régaliennes, intéressent tous les habitants -même temporaires, touristes par exemple- d’un pays, et pas seulement ses citoyens, par exemple)?
Kralenberg
Cela est très vrai. Mais il faut voir que, de ce point de vue, la “droite” aussi est “socialiste” : la conception de l’impôt est la même à droite que dans les rangs socialistes. Il faudrait donc dire : l’impôt, même non excessif, du moment qu’il est détourné de sa finalité, est immoral.
Ensuite, il faut en tirer les conclusions morales : il est donc moral d’y résister et de s’y soustraire, au moins en partie.
Le problème, c’est que sur cent personnes qui affirment un principe, il n’y en a pas une qui ait le courage de conclure.
San Juan
Faut-il en conclure que, loin d’être souverain, nous, le peuple des sans-dents, on se ferait en fait couillonner depuis des lustres par une bande d’escrocs cravatés ? au nom de la justice “sociale”, de la “démocratie” le tout dans le cadre doré de la sainte “république” française ?
pe
La propriété privée n’est pas un absolu et l’opposition au socialisme fiscaliste n’est pas le point essentiel. Celui ci critique le libéralisme en disant qu’il faut un Robin des bois pour corriger les résultats de la lutte pour la vie, mais il faut surtout des règles de marché et des limites à ce qui peut être monnayé pour que le marché ne dérive pas vers son inverse, la sur accumulation capitaliste et les oligopoles qui faussent la libre concurrence et écrasent les pauvres.
Arnaud Comte
Bonjour
Merci de preciser cette phrase sortie de nulle part et sans aucune source :
“Or, l’histoire a montré que les libertés économiques étaient le meilleur moyen de sortir les pauvres de la misère.”
Personnellement, quand je vois cette phrase je me demande comment il est possible de l’affirmer si simplement quand on connait la politique de relance économique via l’impôt, les economies budgétairs, la devalutation du dollars et la limitation des productions du “New Deal” de entreprit par Roosvelt. Une politique keynesienne, mené par un état fort mais qui permit une sortie de la pauvreté à beaucoup d’americains impacté durement par la crise de 29.
Cordialement
Arnaud
Philippe
L’économiste et philosophe Hans-Hermann Hoppe a publié depuis des décennies des articles et livres sur l’immoralité de l’impôt et de la propriété publique. Une très bonne lecture pour ne plus confondre ou identifier « État » et « Cité » !
lève-toi
Le plus ignoble de ces rackets est le vol des héritiers légitimes, l’ ‘ Etat ‘ ce Machin menteur et voleur en prend une grande partie, mais pour QUI ???, on se le demande, il faut faire abroger cette malhonnêteté qui n’a que trop duré.
Ce qui appartient aux Français, n’est pas la propriété des imposteurs qui tiennent notre Patrie en esclavage, chassons les.
Ursule
En parlant de racket, pour connaître celui qui va vous vider les poches, allez sur ce site et cliquez sur votre département :
http://www.radarmobilenouvellegeneration.com/recensement.php
à 80 km/h, cela va flasher du tonnerre en juillet ! A part suivre les directives européennes, Macron n’avait pas grand chose à faire. Il a enfin trouvé quelque chose où son pouvoir peut s’appliquer !
Conte Ph.
Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise:
n°177: La tradition chrétienne n’a jamais reconnu le droit à la propriété privée comme absolu ni intouchable: « Au contraire, elle l’a toujours entendu dans le contexte plus vaste du droit commun de tous à utiliser les biens de la création entière: le droit à la propriété privée est subordonné à celui de l’usage commun, à la destination universelle des biens »
Edgar Tirol
@ C.B.
Votre raisonnement est socialiste. Il suppose que tout le monde devrait avoir des revenus nets par personne à peu près similaires, et que ce serait à l’Etat de s’en assurer.
D’autre part, vous affirmez que ce n’est pas aux seuls citoyens de financer les missions régaliennes. A qui, alors ? A l’ONU ? Vous suggérez qu’on taxe les touristes à cette fin. Mais c’est déjà le cas. Ils payent la TVA, des frais de visa, taxes de séjour, etc. Et les étrangers résidents sont aussi soumis à l’impôt.
En tout état de cause, la taxation des touristes ne saurait rapporter que des broutilles. Evidemment que c’est aux citoyens de financer leur police, leur justice et leur armée ! Votre réflexion témoigne de la profonde communisation des esprits qui affecte la France.