Le mensuel Le Spectacle du Monde se rallie à la vision apocalyptique de la démographie et propose une solution simple : mort aux pauvres :
"Les chiffres sont en effet alarmants. Nous sommes 6,8 milliards d’humains sur terre aujourd’hui. Dans quarante ans, nous serons 9 milliards. Chaque seconde qui passe, la terre se peuple de deux habitants supplémentaires. En une minute, ils sont 120. En une journée, 200000 terriens supplémentaires. La population mondiale croît à une vitesse folle, jamais atteinte. […] Maîtriser la galopante courbe démographique et adopter un mode de vie respectueux de notre environnement, telles sont nos impératives obligations. Fortes de cette antienne, les Nations unies font campagne pour que le Planning familial et l’émancipation des femmes soient reconnus comme des mécanismes influant sur le changement climatique […] nous ne parviendrons à n’être « que » 9 milliards sur terre en 2050, que si la fécondité des quarante-neuf pays les plus pauvres du monde est jugulée. C’est donc sur ce continent [l'Afrique] que se joue, d’ores et déjà, la démographie des quarante années à venir. […] Maintenir le cap des 9 milliards est un défi énorme qui exige une bonne dose d’optimisme, jointe à une volonté politique commune et forte, mais – et là réside là bonne nouvelle –, ce cap devrait être le dernier à passer. Car, aussi étrange que cela puisse sembler après avoir égrené tous ces chiffres apocalyptiques, la population mondiale est en phase de décélération."
Voilà qui contredit la DSE (n°483) :
"S'il est vrai que la répartition inégale de la population et des ressources disponibles crée des obstacles au développement et à l'utilisation durable de l'environnement, il faut reconnaître que la croissance démographique est pleinement compatible avec un développement intégral et solidaire: « Il existe un large consensus sur le fait qu'une politique sur la population n'est qu'une partie d'une stratégie de développement général. Ainsi, il est important que toute discussion sur les politiques sur la population tienne compte du développement actuel ainsi que de celui prévu pour les nations et pour les régions. Dans le même temps, il est impossible de laisser de côté la nature profonde de ce que l'on entend par le terme de “développement”. Tout développement digne de ce nom doit être intégral, c'est-à-dire qu'il doit viser au véritable bien de tout homme et de tout l'homme »."
tiboabc
Le Malthusianisme se base sur le fait que plus il y a de personnes à se partager un gâteau, plus la part de chacun est petite.
Mais cela ne peut pas s’appliquer à la Terre, car avec le progrès technologique on est capable d’augmenter la production et l’efficacité des moyens de production, et de développer de nouveaux produits répondant mieux au même besoin et de nouveaux besoins. Donc, pour reprendre ma comparaison, avec le progrès technologique, on produit toujours plus de gâteaux.
De plus, le progrès technologique est d’autant plus important que la population est jeune et nombreuse, sous réserve que le contexte favorise aussi le développement.
Enfin, il est certain que certaines ressources sont limitées sur Terre, en autre: l’espace, les matières premières (bien qu’il existe toujours des solutions pour remédier a ces problèmes…), mais l’homme n’est pas condamner à rester sur Terre: il existe aucune impossibilité technique de coloniser d’autres planètes (Pour lire plus sur ce sujet, consulter les 2 articles de mon petit blog.).
Au regard de ces trois points, on voit bien que l’argumentaire en faveur de la théorie malthusienne et ces consorts s’effondre et que ces théories sont de véritable frein au développement de l’humanité.
JCM
Saint Exupéry avait déja contredit le mythe de la surpopulation dans Le Petit Prinec, chapitre XVII :
” Quand on veut faire de l’esprit, il arrive que l’on mente un peu. Je n’ai pas été très honnête en vous parlant des allumeurs de réverbères. Je risque de donner une fausse idée de notre planète à ceux qui ne la connaissent pas. Les hommes occupent très peu de place sur la terre. Si les deux milliards d’habitants qui peuplent la terre se tenaient debout et un peu serrés, comme pour un meeting, ils logeraient aisément sur une place publique de vingt milles de long sur vingt milles de large. On pourrait entasser l’humanité sur le moindre petit îlot du Pacifique.
Les grandes personnes, bien sûr, ne vous croiront pas. Elles s’imaginent tenir beaucoup de place. Elles se voient importantes comme des baobabs. Vous leur conseillerez donc de faire le calcul. Elles adorent les chiffres : ça leur plaira. Mais ne perdez pas votre temps à ce pensum. C’est inutile. Vous avez confiance en moi. ”
Jacques
D’ailleurs il y a beaucoup d’endroits où les humains s’entassent sans se plaindre ; quelques exemples :
– les villes, où ils vivent les uns sur les autres
– les discothèques, où justement la proximité est recherchée
– les concerts de rock
– les plages en été
etc.
JCM
Avant d’aller peupler l’Univers entier on pourra au moins s’en servir pour résoudre nos problèmes de déchets. Pierre Chiquet expliquait qu’il sera très simple d’envoyer vers le soleil les déchets nucléaires qui nous font si peur (c’est plus simple que lancer un satellite et il n’y a pas besoin de fusée puissante), il faudra être innovant et investir plutôt que de prôner la décroissance.
Tonio
Depuis que Spectacle du monde est aux mains de Dassault… plus grand chose de bon à en attendre.
tovaritch
Le Spectacle du Monde a, j’ai le regret de le dire, totalement raison.
Le chiffre de 9 milliards est à mon avis optimiste, car au rythme d’accroissement de 80 millions par an sur 40 ans, nous serons 10 milliards en 2050 : un nombre insensé! il faudra bien se serrer! il est vrai que “plus on est de fous plus on rit”, mais il y a peut-être des limites à la plaisanterie ? la volonté du Créateur est elle une Humanité en accroissement géométrique constant? je ne le pense pas.
Quant à la colonisation des autres planètes, ou des fonds sous-marins, ou de l’Antarctique, c’est beau d’avoir une foi illimitée dans la technologie et la capacité d’innovation illimitée de l’Homme, mais, au stade actuel, tout celà reste du domaine de la Science Fiction!
[Hem, avant d’habiter l’Antarctique, il faudrait déjà habiter nos campagnes désertées, moins peuplées qu’il y a un siècle. Il faut donc changer nos modes de vies, plutôt que de vouloir réduire la population. MJ]
RL
Cela fait 200 ans que l’on attend que Malthus ait raison…
56
Et si …
Et si les personnes “surnuméraires”, plutôt que de ne pas naître, étaient orientées vers les ordres (écoles, paroisses, monastères) … pas de reproduction, donc pas de croissance de la population, et bénéfice commun, non ?
tovaritch
@ MJ : justement, notre riante campagne n’est-elle pas belle ainsi ? la préféreriez vous couverte de barres HLM ?
[Déjà, il faudrait y re-habiter les maisons des villages désertés. MJ]
Frégate
Parfaitement d’accord avec Tonio. Lorsque Dassault a pris le contrôle de Spectacle du Monde le virage éditoriale a été frappant.
Je ne suis pas le seul à l’avoir constaté. De nombreuses personnes de mon entourage l’avaient remarqué également. Ce journal avait cessé d’être indépendant. C’est pareil pour Valeurs Actuelles d’ailleurs.
sophie
@ MJ: où habitez-vous?
Je suis assez d’accord avec “tovaritch”, à un moment donné il faudra être sacrément inventif pour loger et nourrir tout le monde dans des conditions décentes… La régulation des naissances ne passe pas uniquement par la pillule et l’avortement… il est raisonnable d’avoir le juste nombre d’enfants que l’on peut aimer, éduquer, et auxquels on peut assurer un avenir correct…
[“sacrément inventif” : mais c’est dans la nature de l’homme de l’être !
C’est combien le juste nombre d’enfants ? 2,1 ? 3 ? 4 ? 6 ? Qui va mesurer hormis les parents ?…
MJ]
Luc C
Pour l’Afrique je pense que c’est grave : le continent n’est pas prêt pour cette explosion.
Sinon, c’est l’implosion chez les Européens et les Américains qui menace.
Bergstein
tout ceci ne résiste pas à l’analyse scientifique.
Il est très probable que en 2050, l’humanité en sera à moins de 2 milliards de personnes… En effet, les populations ne se renouvellent pas, il y a un grand déficit de femmes, et si on supprime des statistiques les plus de 50 ans (non reproducteurs) il est impossible qu’on soit 9 milliards en 2050.
En outre, vu comme tout le monde s’aime sur terre, et vu comme on lutte contre les maladies, il faut prévoir quelques bonnes épidémies et quelques bons génocides …
En conclusion : ce chiffre de 9 miliards est archi-débile.
C.B.
La plupart du temps, l’élévation du niveau d’éducation des populations s’accompagne d’une baisse du nombre d’enfants par femme. A vouloir décider “d’en haut”, on aboutit à des désordres rapides (voir la situation en Chine et en Inde).
Martin
Pierre Chaunu il y a longtemps déjà avait très bien expliqué comment les chiffres de l’UNFPA sont systématiquement truqués, bien que servant de référence universelle.
Non seulement il n’y aura pas 9 milliards d’habitants, mais encore, mais si c’était le cas, ce ne serait pas un problème. Les causes de la pauvreté ne sont pas à trouver dans le nombre d’hommes sur Terre.
Avec les techniques actuelles, donc sans présumer de progrès futurs, toute la population mondiale pourrait vivre en maison individuelle avec grand jardin potage dans la seule Californie, et l’Afrique à elle seule pourrait nourrir le monde entier. Faites les calculs, ils sont simples. Sinon, reportez-vous aux études du Population Research Institute de Stephen Mosher (en anglais).
Mathieu
@JCM
Juste une remarque concernant l’envoi des déchets nucléaires vers le soleil. Je ne connais pas ce Pierre Chiquet mais son optimisme me laisse songeur…
Je ne comprends pas pourquoi il faudrait des fusées moins puissantes… La puissance d’une fusée est liée à la masse que l’on veut emporter. 1 tonne d’un satellite, bijou d’électronique, ou 1 tonne de déchets, pas de différence.
Mais surtout deux problèmes majeurs :
– il faudrait une fiabilité à 100% des lanceurs (est-on prêt à accepter que des déchets hautement radioactifs puissent exploser en plein vol et nous retomber dessus ?)
– cela représenterait des sommes absolument colossales ! bien plus importantes que pour le stockage en profondeur.
JCM
@Mathieu
Pour la technique je ne connais pas grand chose, simplement on se moque du temps mis pour arriver au Soleil.
Pierre Chiquet est le fondateur du centre deKourou : pas vraiment le dernier venu, il croit dans la capacité d, innovation de l’Homme.
JCM
@Mathieu
Je ne connais pas trop la technique mais j’ai juste compris qu’on se moque du temps mis pour arriver sur le Soleil et même si on se trompe de route.
Quand à Pierre Chiquet, c’est le fondateur du centre de Kourou : pas vraiment le premier venu, voir son CV ! Et il croit en la capacité d’innovation de l’homme.