Le suicide d’Olivier Marleix, symptôme de l’ambiance nihiliste et mortifère de cette fin de règne

De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :

Le suicide d’Olivier Marleix est une bien triste nouvelle, mais il est surtout un symptôme de l’ambiance nihiliste et mortifère de cette fin de règne. J’avais eu l’occasion de le croiser à plusieurs reprises, comme son père Alain et son frère Romain (puisqu’il était membre d’une « dynastie » politique), mais je l’avais surtout regardé agir de loin et il m’avait donné l’impression d’un homme droit et courageux, sincèrement attaché à son pays – qualités suffisamment rares dans le microcosme parlementaire pour qu’on les relève!

Naturellement, comme tout le monde, j’ai vu les doutes qui s’expriment sur les réseaux sociaux sur ce nouveau suicide d’un opposant déterminé à Emmanuel Macron. J’ignore si ces doutes sont fondés ou non. Ce qui est certain est qu’Olivier Marleix devait être un adversaire bien malcommode pour « Jupiter » car il travaillait sur des dossiers bien étayés. Il restera en tout cas comme l’un des principaux témoins à charge de la responsabilité d’Emmanuel Macron dans la perte de fleurons industriels et stratégiques.

Les ombres qui entourent son décès alourdissent encore l’ambiance délétère de la Macronie finissante. On jurerait être revenus à la fin des années Mitterrand où la maladie du chef de l’État paralysait tout le pays et où chaque mois apportait son lot d’affaires politico-judiciaires (ou de « suicide »). Ce n’est plus la maladie, mais l’incurie politique et les conséquences de la dissolution qui paralysent le pays, mais cela ne change pas grand-chose.

Cette fin de règne sent la mort. Ces suicides plus ou moins réels d’opposants semblent n’être que la partie émergée de l’iceberg: combien de suicides pour cause de « management toxique »? Sans parler de l’unique projet « enthousiasmant » du quinquennat qui consiste à créer un « droit au suicide »! Plus généralement, ce qui frappe l’observateur est la volonté d’euthanasier notre pauvre pays (car, rappelons-le, ce n’est pas un suicide, ce n’est pas une volonté des Français de disparaître, mais bien la volonté d’une puissance occupante de les remplacer). Le « Mozart de la finance » aura achevé de ruiner non seulement les contribuables et les petits épargnants, mais encore de nombreuses pépites de l’économie française passées sous pavillon étranger – ce que l’intéressé a le front de vanter comme une preuve de « l’attractivité » de la France! Faudra-t-il désormais remercier les pillards d’avoir su apprécier « l’attractivité » de notre beau pays? Certes, Macron n’est pas seul en cause, mais sa responsabilité est considérable. La détestation de l’être historique de la France a pavé la voie à un refus de son avenir. Pour celui qui pose au chef de l’État français, la France est sortie de l’histoire et il est urgent de la fondre dans un magma prétendument plus puissant – comme si la réunion d’intérêts divergents pouvait constituer une force politique! Les Français peuvent-ils encore refuser leur « suicide »?