Extrait de Présent :
"A entendre et à écouter les différentes équipes qui rentrent de Rome […] un fort dénominateur commun ressort : les Pères du Synode ont bénéficié d’une totale liberté de parole. Ils ont pu tout dire, penser à haute voix loin de toute langue de bois ou de propos chichement mesurés comme dans leurs diocèses respectifs. Combien d’entre eux sont obligés de soumettre leur sermon pour vérification aux autorités locales, ou encore tremblent quand ils sont sortis du langage convenu ?
Tous les jours, de 18 à 19 heures, est prévue une heure complète d’interventions libres en présence du pape. Cette heure, comme tous les travaux du synode, se déroule à huis clos et les procès-verbaux feront état de chaque propos mais anonymement. Nul ne sera cité, à moins d’être trahi par un frère dans l’épiscopat.
Cette liberté fait peur. D’abord, quand on y a goûté il est difficile de s’en passer. Mais l’exercer sans autocensure, c’est mettre en danger ses ouailles ou alors sa propre personne. Comment réagiront les évêques une fois rentrés chez eux ? Sans aucun doute, quelque chose aura changé. Ils savent concrètement que désormais ils ne sont plus seuls. Le Saint-Siège en moins d’un an a réussi le tour de force de réunir une telle assemblée ! Manifestation de force et d’une certaine puissance face à ceux – toujours nombreux – qui interrogent, après Staline : le Vatican, c’est combien de divisions blindées ?"