Extraits d'une tribune intéressante de Vincent Coussedière, agrégé de philosophie et auteur d'«Eloge du populisme» (Elya éditions) dans Le Figarovox :
"[…] Il y a beaucoup d'inconscience, d'irresponsabilité et de mensonge à prétendre sans arrêt vouloir refonder la République ou la défendre à travers la ligne Maginot d'un prétendu «front républicain». Où la ligne de «front» pourrait-elle passer, dès lors qu'il apparaît qu'il n'y a plus rien à défendre, que les lignes ont été enfoncées depuis longtemps, et que la défaite a été consommée? Mais le FN se prête aussi symétriquement à cet exercice, et joue un rôle tout aussi important dans le maintien du dispositif d'une République fictive, dont on masque aux Français le mensonge foncier. La rhétorique révolutionnaire de la rupture ou de la «table rase» s'articule parfaitement avec l'hypocrisie du «front républicain», et permet de capter l'exaspération «populiste» provoquée par l'exercice irresponsable du pouvoir depuis 40 ans. […]
Le FN forme en réalité un système avec les partis qu'on dit à tort «républicains» alors qu'ils sont de purs simulacres, de simples écuries présidentielles ayant réussi à vider le débat politique de tout contenu, en détournant l'attention des Français vers un péril imaginaire, à chaque fois que de véritables choix politiques étaient nécessaires. Ces partis sont en réalité des factions, c'est-à-dire non des partis au sens de la partie au service du tout, poursuivant un véritable projet politique, mais des partis inféodés à l'ambition d'un homme ou de quelques-uns. Les divisions qui structurent le système des partis ne sont plus des divisions politiques, mais des divisions quant à la possession des places et l'obtention du pouvoir personnel. Le système des partis est ainsi devenu un système des factions -selon la fameuse distinction de Burke- incapable d'exprimer une véritable politique, et ne servant plus que des ambitions personnelles. Les Français sont conscients de cette évolution, d'où leur «populisme», c'est-à-dire leur refus de cautionner ce système des partis devenu système des factions. En cela ils ne font pas preuve d'extrémisme, mais d'un véritable désespoir républicain, selon la belle expression de G. Sartori: «Au cours de l'histoire les factions émergent comme le désespoir de la politique, au moins de la politique républicaine.» (Giovanni Sartori, Parti et systèmes des partis).
Pour sortir de l'impasse dans laquelle nous sommes, il ne suffira donc pas de choisir entre une voie FN et une voie prétendument républicaine. […]"
Wilfrid
il ne reste que les bleus et les blancs !!!!!
Patricia
C’est bien vu et bien exprimé…
Le “logiciel” est vicié ; il faut changer de logiciel. C’est une évidence maintenant pour beaucoup de personnes. Il est temps car nous sommes en grand danger, ne serait-ce que pour notre survie et celle de nos enfants.
bébert
Il faut le retour d’un Roy
Primumveritas
En Hongrie, l’arrivée de Victor Orban et de son parti a permis de changer beaucoup de choses. Par ailleurs, il est faux d’affirmer que le FN n’a pas de projet pour la France.
Lagardère
On peut craindre de voir le FN devenir in parti comme les autres. Mais dire avec assurance qu’au-delà du risque, il est déjà devenu un parti comme les autres, il faut le prouver. Suffit-il d’amalgamer toute volonté de redressement à une ” rupture ” de type révolutionnaire ” – auquel cas, il sera à tout jamais impossible à quiconque voudra sortir du déclin actuel de ne pas encourir ce reproche – pour en administrer la preuve ? Suffit-il de brandir l’épouvantail de la ” table rase ” pour régler son compte au programme du FN ? Tout ça est un peu court et pour tout dire assez habituel, chez les intellectuels désincarnés qui s’inventent des extrêmes à seule fin de paraître au dessus de la mêlée. Il y a certes beaucoup à dire contre les partis en général, contre le régime des partis surtout, mais pas de cette façon-là. Le régime des partis est exclusif. Laisse-t-il d’autre choix pour exister à ceux qui s’intéressent au bien commun, que d’exister en tant que parti ? A qui la faute ? La faute au régime, bien sûr. Et le FN nous rassurerait en annonçant sa volonté de changer de régime. Mais le faire ouvertement ne le condamnerait-il pas ? L’opinion ” populiste ” est-elle prête à l’admettre ? Vaste problème….
vaivaise
Que dire de ce charabia… du pur sophisme?
ou s’égarer en conjecture?
martin de tours
Le rêve désincarné d’un intellectuel en chambre : il vante le populisme,puis le déclare frère jumeau inverse des partis ou factions, et donc en conclue qu’en plus du FN il faudra une autre solution, majeure et conforme à un idéal de perfection théorique.
Bla bla bla : la cité idéale n’a en effet rien à faire de l’UMp et du FN, mais nous ne la connaîtrons jmais, puisqu’elle n’a jamais existé.
En sortant du temps présent pour une hypothétique utopie eschatologique, l’auteur ne prouve rien : car qu’est-ce que le populisme sur lequel il écrit si ce n’est un formidable appel à un retour eu vrai et au réel ?
En ce sens e FN incarne cela, rien que cela, seulement cela, par son exigence de nation comme comnauté et sa défense du souverainisme et de l’identité. Et c’est déjà beaucoup, tout au moins dans la démocratie parlementaire etc……
Vu de Marcq
Bravo à l’auteur de cette tribune, faisant avec une grande clarté, l’éloge du populisme, le procès des partis et des faux républicains.Le problème est bien posé. L’analyse est profonde. Elle touche le cœur de notre système politique, et cela nous fait mal, tant nous y sommes habitués.
Il y a dans cette tribune des mots importants et vrais : Irresponsabilité, mensonge, inconscience qui signent le vide républicain, tout récemment déploré dans une chronique du Figaro par le talentueux Fabrice HADJADJ.
La cure de désintoxication qui combat une addiction est généralement douloureuse, du moins à ses débuts. Nous n’acceptons pas facilement le joug du réel. Pourtant il est doux, c’est le plus facile à porter. Il nous préserve d’atroces désillusions !
Les remèdes seront amères et on ne pourra les supporter que s’il y a un large accord sur le diagnostic. La réalité est réactionnaire ! Rappelons-nous la caverne de PLATON.
Pour les chrétiens, le vrai remède de la France est écrit dans le texte de Saint-Jean (15,1-8) que la liturgie catholique nous propose aujourd’hui.