De François Marcilhac dans l'Action française :
"[…] Tous ceux qui, appartenant aux média, au système judiciaire, au monde politique, jouent les vierges outragées en entendant les accusations portées à leur encontre par Fillon nous feraient sourire si l’avenir du pays n’était en cause. Fillon, en tant que collaborateur de Sarkozy durant cinq ans, a d’ailleurs participé au renforcement de cette symbiose malsaine entre les quatre pouvoirs qui tendent à monopoliser la chose publique depuis Giscard assurément, mais surtout depuis Mitterrand : les institutions proprement dites constituées du pouvoir politique, exécutif et législatif mêlés, et du pouvoir judiciaire, ainsi que le pouvoir médiatique et le pouvoir financier. Symbiose qui s’est aggravée à proportion que l’État a perdu de son indépendance vis-à-vis d’institutions européennes qui n’ont en vue que d’assurer les conditions d’une globalisation toujours plus effrénée. Cette symbiose a un autre nom : le système oligarchique, dont le propre est de soumettre les élites relevant des trois premiers pouvoirs aux intérêts du quatrième. Le tort de Fillon, c’est son conservatisme apparent, dont on craint qu’il ne l’oblige auprès d’une large frange de son électorat, contrairement à un Alain Juppé totalement oligarcho-compatible. La victoire de Fillon le soir de la primaire fut une victoire à la Pyrrhus, car son arrêt de mort fut signé aussitôt. Macron a le double avantage d’être tout aussi oligarcho-compatible que Juppé, avec trente ans de moins. Le système oligarchique n’a plus qu’un objectif : laminer Fillon pour que le duel du second tour oppose la candidate patriote au candidat ouvertement mondialiste, dans l’espoir que celui-ci le remporte haut la main.
Et s’il fallait une preuve supplémentaire de ce que nous avançons, la levée, ce jeudi 2 mars, par le Parlement européen, de l’immunité de Marine Le Pen l’apporte. D’un côté, ingérence d’un parlement supranational dans une élection nationale, de l’autre, ingérence de l’autorité judiciaire dans cette même élection au mépris de la séparation des pouvoirs : l’oligarchie fait déjà comme si le “peuple souverain” appartenait déjà au passé."