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Culture de mort : Avortement

Le tabou de la loi Veil

Dénoncé par Jeanne Smits dans Présent :

"Mme Boutin n’est pas la seule à en être atteinte, elle traverse tout l’échiquier politique des partis ayant pignon sur rue où l’on trouve encore en général, ou au moins chez certains, une attitude qui se voudrait « pro-vie ». C’est la schizophrénie imposée par le tabou, le tabou de la loi Veil, ainsi nommé sous mes yeux par des élus UMP personnellement et discrètement hostiles à l’avortement : s’en prendre à ce tabou, c’est accepter d’être politiquement mort.

Et tout le problème est là. A vues humaines, la trouille de ne plus exister, de ne plus pouvoir porter un projet que l’on considère – à tort ou à raison – indispensable pour sortir la France de la désespérance où elle s’enfonce, spoliée de son indépendance et de sa souveraineté, la certitude d’avoir tous les gros médias contre soi, expliquent cette pusillanimité quand il s’agit de traduire en propos et en actes politiques son choix personnel pour la vie.

Les uns et les autres disent et espèrent « instaurer des conditions favorables à l’accueil de la vie », ce qui est louable en soi et peut permettre d’espérer une lente réduction du massacre, meurtrier pour les tout-petits, suicidaire pour la nation. Cela fonctionne en Croatie, c’est vrai.

Mais rester prisonnier du tabou, c’est en même temps le légitimer, le sacraliser, le pérenniser. Par une sorte d’autocensure qu’il faut appeler par son nom. Si abominable massacre il y a, si l’on en est intimement persuadé, pourquoi s’interdire d’en hurler la réalité ? Quelles sont donc ces forces qui imposent le silence ? Où est l’urgence politique ? D’aucuns diront, non sans raison : le plus urgent est de se soustraire à ces forces qui se situent au-delà des nations et contre elles, sans quoi rien de bon ne pourra être durablement entrepris. […]

En attendant, le massacre continue. La moyenne est de quelque 600 morts par jour : un génocide apparemment propret, aux frais du contribuable. […] Sommes-nous dans un état totalitaire, que ce langage de vérité ne puisse être tenu ? « N’ayez pas peur ! », disait Jean-Paul II, le pape d’Evangelium Vitae, à peine élu au siège de Pierre. Pour briser le tabou de l’avortement, il faudra bien s’en souvenir."

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16 commentaires

  1. Tres bien vu… mais attention : la tentation d’edulcorer le message pro-vie tout en en conservant l’emballage ne se limite pas a Mme Boutin – ne nous focalisons donc pas sur elle.

  2. 100% d’accord, et merci.

  3. 600 morts par jour, c’est le minimum. Car sur les 220.000 avortement chaque année en France, c’est seulement les avortement “officiels” qui sont comptabilisés. On ne compte pas les avortements – de plus en plus nombreux – avec les pilules abortives. En réalité, il doit y avoir plus de 1000 bébés massacrés chaque jour en France. Le nombre des 220.000 est scientifiquement faux. Avec les pilules abortives, il n’est pas excessif de penser qu’il y a en réalité plus de 400.000 avortements chaque année en France.

  4. et le tabou du vol “deutsch legal” des enfants des couples bi nationaux par l’Allemagne lors des séparations ? le gouvernement est au courant… et de nombreux élus… que font-ils ? rien
    Cette lâcheté politique que vous dénoncez avec moi nous coûtera cher, sans résistance on meurt c’est la loi de la vie, c’est notre honneur, notre âme qui s’en vont : où est notre chevalerie d’antan ?

  5. Mais oui, nous sommes dans un Etat totalitaire et depuis longtemps ! Depuis 1789, combien de crimes ? Le génocide vendéen, les massacres de septembre, les régicides, les guerres napoléoniennes, les guerres mondiales,… Le diable est à l’oeuvre et il tient les ficelles d’un certain nombre de marionnettes qui se croient libres de leurs actes et de leurs pensées. Prisonniers de nos tabous, nous nous détruisons. Pourtant, dans des conditions autrement plus difficiles, un certain Karol n’a jamais baissé les bras, et en 1989, qui aurait prédit l’effondrement de l’empire rouge ? Devenus subitement orphelins, les rouges de l’Ouest se sont empressés de reconstruire en Europe le modèle soviétique, bureaucratique, technocratique, ultra-sclérosé. Le monstre à trois têtes (mondialisme, socialo-communisme, islamisme) a pour point commun l’internationalisme. C’est une guerre intérieure que les pseudo-élites européennes mènent contre les peuples et les nations. Si l’Europe des nations chrétiennes ne réagit pas, elle va mourir ! Bienheureux Jean-Paul II, Priez pour nous.

  6. Jeanne Smits a parfaitement résumé la question!

  7. Un autre tabou proche du premier comme ils disent …
    http://www.franceinfo.fr/politique/fillon-vs-aubry-bataille-de-chiffres-et-polemique-sur-l-extreme-droite-516981-2012-02-02
    Fillon vs Aubry: bataille de chiffres et polémique sur l’extrême droite
    “Je ne peux pas vous laissez dire que le président de la République aurait laissé s’instaurer des passerelles entre l’extrême droite et (l’UMP). Chacun sait que l’extrême droite est le principal adversaire du président de la République, de notre majorité. Et jamais je ne l’aurais accepté” a notamment répondu François Fillon

  8. Sur cette analyse, Jeanne SMITS est dans le vrai : il y a un tabou.
    Mais ce tabou se limite t il seulement à celui de la classe politique, des partis, des élus, des candidat(e)s, etc….
    Ne pourrait-on pas aussi y voir le tabou de l’ensemble de la société française : il suffit de saisir à quel point la mentalité contraceptive règne dans les couples, y compris catholiques, par peur de l’avenir, par crainte et angoisse devant le choix d’accueillir des enfants dont il faut assumer l’éducation et la situation matérielle.
    Les politiques ressentent cela et en sont marqués et c’est logique : ils voient bien que l’avortement est devenu comme une forme de sécurité -c’est horrible à dire- comme l’assurance d’une forme de recours -encore aussi horrible- aux yeux de beaucoup de Français.
    La société française est anxiogène, nous sommes le plus gros consommateur d’antidépresseurs par habitant dans le monde, selon certaines statistiques.
    C’est donc la société française qui doit être soignée et rendue à la Vie, au sens de la confiance devant toute vie. Et ce n’est pas évident pour les politiques de faire face à cela, alors que l’Eglise de France a abandonné ce combat durant 50 ans, le laissant à des minorités ou des partis qu’elle méprisait quasiment officiellement, poursuivant certains d’entre eux d’une haine tenace et encore non éteinte (voir le livre de PINTE et la publicité qui lui est fait dans les milieux catholiques, les paroisses, les sermons, etc…. depuis qu’il est paru). Cet état de fait désastreux joint à la déchristianisation accélérée depuis les années 60, explique le fait que les politiques sont désarmés en qq sorte, en première ligne alors que les clercs demeurent encore en seconde ligne.
    Voilà pourquoi ceux des politiques qui parlent encore de l’avortement en annonçant vouloir en réduire le nombre des victimes et en proposant des mesures éprouvées ailleurs comme efficaces méritent autre chose qu’un rejet condescendant ou les sarcasmes dont les abreuvent certains catholiques coupés de la réalité profonde de la société française.
    On ne renverse pas un tabou, on ne guérit pas une névrose collective par la loi uniquement, mais par une réappropriation des valeurs qui permettent la Vie : c’est nécessairement plus long que nous ne le souhaiterions, mais ce n’est pas une raison pour dresser des catalogues inquisitoriaux, qui condamnent plus ceux qui proposent d’agir, que ceux qui ne font rien ou aggravent la situation.
    Il y a parfois dans le monde catholique Pro Vie français un manque de prise en compte des conséquences politiques de ce tabou mortifère, et de la complexité des mécanismes collectifs qui le sous tendent c’est un fait, tous les français ne sont pas catholiques, ceux qui le sont encore sont minoritaires et parmi eux encore plus minoritaires ceux qui entendent l’enseignement de l’Eglise.
    Faut-il prolonger le tabou en excommuniant les politiques qui prennent encore en compte le sujet de l’avortement, par une désignation de culpabilité permanente et un soupçon constant ?
    Cela rejoint aussi la pérennité du tabou : les divisions de l’aile droite Pro Vie du Parti Républicain, entre Gringrich et Santorum renforcent plus la culture de mort que ne combat pas vraiment ROMNEY vainqueur par défaut, que les manoeuvres d’OBAMA.
    Les divisions outre atlantique se reflètent dans le miroir Pro Vie français.

  9. “Sommes-nous dans un état totalitaire, que ce langage de vérité ne puisse être tenu ?” Oui, réveillez-vous et ce n’est pas le seul sujet tabou. Avorté, lobotomisé, tondu, gaypridé, pacsé, surtaxé, contraint à rembourser l’assassinat le suicide collectif…….il vous faut penser correctement sinon.

  10. L’expérience montre pourtant qu’il n’a pas été possible de faire cohabiter la dépénalisation de l’avortement et l’aide aux femmes enceintes. Plus qu’un hasard malheureux, il me semble qu’il s’agit d’une conséquence logique de la loi Veil. La société ne peut pas à la fois laisser faire l’avortement et mener une politique qui permette de l’éviter concrètement.

  11. @ Sur le tabou de l’avortement
    Où ? Quand ? Comment ?
    Partagez cette expérience avec nous.
    L’expérience prouve qu’on peut faire cohabiter la vente de tabac et d’alcool avec la lutte contre la tabagie et l’alcoolisme.
    En ce qui concerne la loi VEIL la question est bien plus grave, je vous l’accorde, et en effet le but est qu’à terme la cohabitation des deux se résolve par le haut. Mais en attendant, que fait-on ?

  12. Pour répondre à HV : mon article le parle parle pas seulement de Christine Boutin, il est intégralement en ligne sur mon blog, ici : http://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2012/02/abroger-la-loi-veil.html.
    Amitiés
    JS

  13. Puisque le débat public semble à nouveau ouvert, au moins sur l’Internet catholique, voici une proposition de contribution, dans cet article intitulé :
    De la lutte pour la vie !
    http://cril17.info/

  14. @Jeanne Smits:
    Non, je comprends bien. Je comprends aussi que vous mettiez en avant le “non non non non non” tres eloquent de Mme Boutin. Mais j’ai aussi parfois l’impression que l’arbre Boutin cache la foret de sympathisants pro-vie (laics et ecclesiastiques) chancellants dans leur determination a appeler ouvertement a l’abolition.
    Oui, un discours compassionnel est necessaire, mais il ne faut pas se leurrer: toutes les aides sociales du monde n’empecheront pas que tant que l’avortement sera legal, l’avortement de masse continuera.
    Bien sur, ce n’est pas au co-auteur de la proposition de loi Smits-Wagner sur l’abrogation de la loi Veil que je pretends apprendre cela ;)

  15. avortez ! ou rien…
    Cet argument nous a permis de convaincre en 1975 nos 3 députés de ne pas voter la loi veil.
    Quelle que soit la difficulté de la mère, on a rien trouvé que la mort de la vie. Proposer autre chose : une aide temporaire, un travail sécurisant le père, au mieux une adoption…

  16. “heureux ceux qui sont morts” aux deux sens du terme.

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