Réalisée par FDesouche à partir des chiffres de l'INSEE. Comme les statistiques ethniques sont interdites, cette étude présente la popularité spécifique des prénoms musulmans comparée aux autres prénoms aux niveaux national et départemental.
Jusqu’à la fin de la seconde guerre, c’est le calme plat : moins de 1 naissance sur 1000 en France est concernée par l’attribution de prénoms musulmans. L’Algérie, alors département français, n’est pas comptabilisée, idem pour les autres colonies.
Phase 1 : Les choses commencent à changer à partir de 1946, première année ou plus de 1000 enfants nés en France porteront un prénom musulman.
1958, De Gaulle obtient les pleins pouvoirs constitutionnels, c’est également cette année-là que le taux de prénoms musulmans donnés aux enfants français dépasse pour la première fois les 1%. Ce taux augmente de façon faible mais régulière pendant les 30 glorieuses, avec une croissance moyenne de 0,1 points chaque année.
Phase 2 : 1973, le « baby-boom » est déjà loin, la crise pétrolière éclate, le taux chômage bondit et Giscard arrive au pouvoir. Il décide de faciliter le regroupement familial. La loi Veil sur l'avortement est votée. On constate une accélération sensible du taux de prénoms musulmans qui augmente de 0,3 points chaque année.
Phase 3 : Les années Mitterrand… Contrairement aux idées reçues, ces 14 années ne vont pas constater une accélération du taux d’octroi de prénoms musulmans. Celui-ci, qui est de 6,5%, en 1983 décroit même légèrement jusqu’à la fin du second mandat. Ce taux ne sera ré-atteint qu’en 1998, la fameuse année « Black Blanc Beur ».
Phase 4 : De 1995 à aujourd’hui. La 2ème génération issue du regroupement familial des 70’s est en âge de procréer. Une nouvelle immigration, issue notamment d’Afrique sub-saharienne se développe. Cette communauté, culturellement fertile, conserve souvent un mode de vie traditionnel.
Ces 20 années présentent une croissance impressionnante du taux de prénoms musulmans donnés aux enfants nés en France, aussi bien par son importance que par sa régularité avec 0,65 points chaque année.