Pour le Père José Granados, vice-président de l'Institut Jean-Paul II (traduit de l'anglais sur le FC, vo) :
"Le texte permet-il aux catholiques divorcés-remariés, au moins dans certains cas, de recevoir la Sainte Communion ? Après lecture du chapitre 8, qui examine la question, nous devons conclure que le texte ne change pas la discipline de l'Eglise en ce qui concerne l'admission des catholiques divorcés et civilement remariés à l'Eucharistie, discipline fondée sur la doctrine, comme affirmée par Familiaris Consortio 84 et Sacramentum Caritatis 29.
De fait, le chapitre 8 ne mentionne même pas l'Eucharistie. Il est ainsi clair que le pape François, qui a insisté sur l'importance de synodalité dans l'Église, n'a pas voulu aller au-delà des décisions du Synode. À aucun moment dans le texte, on ne trouve quelque chose comme : "dans certains cas, les divorcés-remariés pourrons être admis à recevoir l'Eucharistie". Une affirmation d'une telle clarté aurait été nécessaire pour modifier une pratique enracinée dans la doctrine, établie fermement et constamment par le Magistère de l'Église. Notons aussi que la proposition du Cardinal Kasper, qui avait demandé de claires règles canoniques aidant à discerner les cas où l'admission aux sacrements serait possible, n'a pas été prise en compte par ce document.
La seule allusion possible à un changement de discipline se trouve dans la note 351, où il est dit que, dans certains cas, l'Église peut accorder aux personnes en situation irrégulière l'aide des sacrements. Mais il serait sans doute étrange de suggérer que le Pape aurait voulu changer si radicalement la doctrine de l'Église dans une note de bas de page d'une exhortation apostolique. De plus, la note se réfère aux situations irrégulières en général, et non pas directement aux divorcés-remariés (un cas particulier, puisqu'un mode de vie en contradiction avec un sacrement est impliqué). Des détails supplémentaires seraient requis, et le Pape n'a pas voulu les faire, n'impliquant ainsi aucun changement de discipline."