Selon un sondage :
"40 % des personnes certaines d’aller voter en novembre prochain à la primaire de la droite souhaitent « un aménagement de la loi Taubira pour réserver l’adoption aux couples hommes-femmes », 31 % « le maintien de la loi Taubira en l’état » et 28 % « la suppression de la loi Taubira et le retour au mariage et à l’adoption uniquement pour les couples hommes-femmes ».
Ces chiffres peuvent se lire de plusieurs manières. D’un côté, cela signifie que 71 % acceptent désormais l’idée du mariage homosexuel. D’un autre côté, que 68 % refusent toujours l’idée de l’adoption par deux personnes de même sexe et remettent donc en cause, partiellement (40 %) ou totalement (28 %), la loi Taubira.
[…] Les 28 % favorables à l’abrogation de la loi Taubira sont représentés par deux candidats crédités de moins de 1 % des intentions de vote : Hervé Mariton et Jean-Frédéric Poisson (président du Parti chrétien-démocrate). Les 31 % favorables au maintien de la loi Taubira en l’état sont, eux, représentés par Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Nathalie Kosciusko-Morizet. Enfin, la position intermédiaire est, de façon plus ou moins claire, celle de Bruno Le Maire et surtout de François Fillon (13 % d’intentions de vote chacun). Si, durant la campagne, l’un des deux assume clairement dans son projet une réécriture de la loi Taubira à travers la suppression de l’adoption homosexuelle, nul doute que le débat serait relancé."
C'est « La manif pour tous » qui a eu l’initiative de ce sondage, après avoir rencontré la quasi-totalité de ces candidats à la primaire. Ludovine de La Rochère a ressenti leur « malaise » :
« Ils n’ont pas intégré la très grande attente de sens, ce qui participe à creuser le fossé entre la classe politique et les Français, déclare-t-elle. La question de la famille est très représentative du courage et de la capacité à comprendre puis répondre à des questions complexes et de long terme, même si elles ne paraissent pas urgentes. »