Partager cet article

Culture

Le totalitarisme vise à régénérer l’homme

Le totalitarisme vise à régénérer l’homme

Philippe Pichot Bravard, maître de conférences HDR en histoire du droit, membre titulaire de l’Académie d’Angers, enseigne l’histoire du droit à l’Université de Brest, la philosophie du droit à l’Université catholique de l’Ouest à Angers. Il vient de publier un ouvrage dans lequel il décortique les totalitarismes.

Fruit de la modernité, le totalitarisme est une forme de régime qui se distingue radicalement du despotisme, ou de la tyrannie, que nous appelons aujourd’hui “dictature”, par sa finalité : la transformation de l’homme.

Le totalitarisme ambitionne de doter l’État d’un pouvoir sans limite afin de faire table du passé et de construire un monde et un homme nouveaux. Cet homme transformé est le but ultime de toutes les révolutions totalitaires depuis 1793, qu’il s’agisse de l’expérience jacobine française, de l’expérience communiste, tant en Russie qu’en Asie, et de l’expérience national-socialiste allemande.

Le régime totalitaire se fait ainsi quasiment religieux, l’Eglise étant remplacée par le Parti, Dieu par le chef d’Etat,… ce qui provoque logiquement une persécution de la religion, à commencer par la religion catholique qui a défini la distinction entre Dieu et César. L’Etat totalitaire ne peut pas se limiter à la potestas des princes et vise également l’auctoritas des pontifes, afin de s’emparer de tous les aspects de la vie humaine. Pour régénérer l’homme, l’Etat a besoin de s’emparer des intériorités, de régir la pensée, de dominer les corps et les esprits.

Alors évidemment, après avoir analysé les totalitarismes issus de la Révolution dite française, fascisme, communisme et national-socialisme, on se demande si notre société postmoderne, elle-même héritière de ladite Révolution, ne verse pas elle aussi dans une forme de totalitarisme. L’auteur aborde le sujet dans sa conclusion en citant notamment Tocqueville, qui avait prophétisé les dérives de la démocratie (et pas seulement en Amérique).

L’ambition d’une transformation de la société et de l’homme, fortifiée par la mentalité transgressive dominante, ne cesse de se renforcer dans nos démocraties libérales occidentales, servie par l’emprise de plus en plus étouffante exercée par l’État sur la société et par les mécanismes de conformisme intellectuel, dont le wokisme est l’expression la plus récente et la plus radicale. A l’heure du transhumanisme, nouvel eugénisme, le péril totalitaire reste entier.

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services