Des responsables bruxellois ont laissé entendre que des discussions publiques sur des implications sensibles du traité gagneraient à être évitées afin de ne pas gêner la campagne pour le "oui" du gouvernement irlandais, seul pays à être obligé de passer par un référendum. Il est vrai que tout référendum est risqué et les fédéralistes le savent bien. Pour l’eurodéputé conservateur Brit Daniel Hannan :
Les dirigeants européens n’espèrent plus convertir leurs peuples. Tout comme le Printemps de Prague avait persuadé les communistes d’Europe de l’Est qu’ils ne pourraient jamais permettre une démocratie complète, le vote "Non" des Français et des Néerlandais a durci l’attitude des Euro-apparatchiks vis-à-vis de leurs électeurs. Les eurocrates on cessé de se dire que les peuples changeraient d’avis une fois qu’ils verraient les avantages [de l’UE]. Maintenant, comme les dirigeants des Etats de derrière le Rideau de Fer, ils exigent l’acceptation plutôt que l’approbation, le consentement plutôt que le consensus. Ils n’espèrent plus nous convaincre, mais simplement nous amener à capituler par lassitude. Et, l’un dans l’autre, ils y réussissent. Que ce soit par apathie, par fatalisme ou simplement par indifférence, nous laissons nos dirigeants nous marcher dessus".
Hier, la protestation des eurodéputés favorables à un référendum a valu des mesures dignes d’un Etat totalitaire : coupure de la retransmission télévisée et confiscation mouvementée de la caméra d’une observatrice !
Pour comprendre le calendrier français de ratification de ce traité, lire sur Bruges-Europe :
"Le résultat de ces votes est sans surprise. Certes, 72 parlementaires de gauche ont formé un "Comité national pour un référendum", mais seuls 7% des élus projetteraient de voter contre le Traité."