M.Macron, agent de corrosion nationale particulièrement actif, paraît frappé d’un troublant et frénétique tropisme pour la couleur noire et les peuples d’Afrique Noire ou des personnes qui en sont originaires.
De façon évidente, unitairement parlant, jamais M.Macron ne met en avant la couleur noire de la peau comme facteur de choix.
Ainsi, quand à la surprise de beaucoup il décide d’élever M. Jesse Jackson au grade de Commandeur dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur le 19 juillet 2021 (ce qui n’est pas rien), ce n’est pas bien sûr parce que celui-ci est noir… C’est parce que « les valeurs promues par le Révérend Jackson sont universelles et sont celles de notre République ». La raison invoquée fait évidemment sourire quand la consultation de la notice Wikipedia (qui vaut ce qu’elle vaut) consacrée à cet homme cite, comme seules attaches françaises potentielles, ses rencontres ponctuelles avec Dieudonné, un M.Thierry Meyssan qualifié de conspirationniste et enfin M.Jean-Marie Le Pen.
De la même façon, quand M.Macron présente Mme Sibeth Ndiaye lors d’une réunion à l’Elysée avec les diasporas africaines (noires) en juillet 2019, il explique pourquoi il l’a choisie comme porte-parole : « je vais être clair. Elle n’est pas devenue porte-parole du gouvernement parce qu’elle était d’origine sénégalaise [c’est-à-dire Noire]. C’est parce que c’était la meilleure pour le faire ». La meilleure ? On se rappelle le fameux : « la meuf est dead » à propos de Mme Veil ; et aussi les français trop stupides pour savoir mettre un masque correctement ; ou encore le 12 septembre 2019 sur BFM TV, veille de jour de grève à la RATP :
« Demain matin, j’utilise ma voiture de fonction comme tous les jours. Donc [Le donc est le point incandescent du raisonnement de la meilleure des macroneuses…], je serai de cœur avec tous les franciliens qui galèreront dans les couloirs du métro ».
Là aussi, on rigole en douce.
On pourrait encore citer l’annonce récente de la future panthéonisation de Joséphine Baker, qui ne déparera pas le raisonnement.
On est habitué aux roueries macroniennes et, bien sûr, chacun de ces choix individuels rentre dans le cadre d’un plan concerté, annoncé clairement lors de cette réunion des diasporas africaines : à la question « Comment comptez-vous faire concrètement pour changer durablement les représentations de l’Afrique et des afro-descendants ? », M.Macron explique :
« Le message ne peut se faire que par l’exemple. Par les nominations. Dans les nominations, on s’est donné des objectifs de parité, on doit aussi se donner des objectifs de diversité, de représentation des parcours ».
Et la part du noir est essentielle dans ces objectifs parce que le projet macronien se réfère constamment au fameux « la part d’Afrique que la France a en elle ». Dans ce grand schéma qui gagnerait peut-être à être soumis à une analyse de type psychanalytique, l’identité et les frontières françaises se trouvent en fait comme dissoutes dans un grand tout commun avec l’Afrique, une sorte de Françafrique inquiétante :
M.Macron l’exprime aux membres des diasporas africaines :
« [La France] a une part d’Afrique en elle, elle a une part d’Afrique en son sein, en son cœur et donc on doit réussir à penser ce nouveau pivot, ce rééquilibrage » ?
Il l’exprime lors d’une conférence à de jeunes burkinabés :
« La jeunesse française est aussi pour partie une jeunesse sénégalaise, ivoirienne, guinéenne, burkinabé, nigérienne, malienne ; elle est aussi tout cela. Et donc lorsque je vous parle de vous, je vous parle aussi de moi » [là aussi, peut-être, une petite analyse freudienne ?].
Il l’exprime lors d’une conférence avec les ambassadeurs de France :
« Car quand on parle de la rive sud de la Méditerranée comme de l’Afrique, on parle aussi de fait, de la France ».
Et il ajoute encore face aux diasporas :
« L’Afrique fait partie non seulement de l’histoire de la France, mais de la France d’aujourd’hui. Parce que la géographie est ainsi faite et parce que notre peuple est ainsi fait. Le destin français se joue dans et pour l’Afrique aussi ».
M.Macron le rappelle enfin dans le numéro d’été 2021 du trimestriel Zadig :
« Pour moi, est Français celui qui habite notre langue…. L’épicentre de notre langue est du côté du fleuve Congo ».
Ce propos élargit encore l’un de ses propos tenus en 2018 et rapporté par Ivan Rioufol sur son blog le 19 août 2019 :
« en 2018, E.Macron avait dit : “Quand je parle de langue française, je parle de nos langues françaises. Son épicentre n’est ni à droite ni à gauche de la Seine. Il est sans doute dans le bassin du fleuve Congo ».
En 2018, M.Macron ne parlait que de langues. En 2021, il parle maintenant de Français. Car s’il suffit de parler (d’être habité par…) français pour être Français, ipso facto une bonne partie de l’Afrique Noire se trouve immédiatement peuplée de Français. A tel point que, quand il ouvre ses allocutions officielles (la dernière en date à propos de l’Afghanistan) par la formule « Mes chers compatriotes, de l’Hexagone, des Outre-mer et de l’étranger », on craint soudainement que, dans son esprit, ces compatriotes de l’étranger ne comprennent aussi tous ces Congolais, ces Ivoiriens, ces Camerounais et autres Centrafricains qui parlent français. Sans même parler des Maghrébins, mais qui ne ressortissent pas de sa dilection pour le noir.
Et ceci nous remémore aussi l’extrait de son meeting de campagne à Marseille, le 1er avril 2017 :
« Je vois des Arméniens, des Comoriens, des Italiens, des Algériens, des Marocains, des Tunisiens, je vois des Maliens, des Sénégalais, des Ivoiriens. Et tant d’autres que je n’ai pas cités. Mais je vois quoi ? Des Marseillais ! Je vois quoi ? Je vois des Français ! Des Français ! ».
Ce vaste mélange, cette sorte de grande soupe sont cohérents avec la vision que M.Macron complète toujours dans Zadig :
« Nous sommes, par notre langue, un pays d’hospitalité. C’est ce qui fait que nous sommes un pays monde ».
Un pays monde ! La grande soupe originelle. Surtout ouverte aux Africains, avec parfois des Afghans, mais ça, c’est juste dans le cadre de la lutte contre le séparatisme musulman…
M.Macron ou la double peine : le Grand Remplacement et la Grande Dissolution.