Marie-Christine Arnautu, député français au Parlement européen, dénonce :
"Hier, au Parlement européen, devait se tenir une conférence sur la situation en Syrie à l’initiative du député espagnol Javier Couso Permuy qui, bien que de gauche, a une approche équilibrée sur la question, celui-ci étant favorable à une politique pragmatique à l’égard des autorités de Damas, similaire à celle du Front national. Lors de cet événement, le docteur Ayman Soussan, vice-ministre des affaires étrangères de Syrie, devait intervenir. La venue d’un membre officiel du gouvernement syrien au sein d’une institution qui se complaît dans des postures moralisatrices dictées par la doxa médiatique était inattendue et bienvenue. Au moins, cette invitation avait-elle le mérite de donner la parole aux autorités syriennes légitimes sans le prisme déformant de la presse occidentale qui, on le sait, a épousé, depuis 6 ans et sans aucun recul, le parti des rebelles « modérés » noyautés par des groupes islamistes depuis 2013.
Mais voilà, sous la pression conjuguée du journaliste Rami Jarrah, qui se présente lui-même comme un activiste militant, et de Mme Marietje Schaake, eurodéputé libéral, la présidence du Parlement, invoquant des motifs de « sécurité », a pris la décision regrettable d’annuler la conférence et d’interdire l’accès de ses locaux au représentant diplomatique syrien. Mme Schaake accuse ses collègues de prendre parti dans ce conflit atroce. Cette accusation est particulièrement malvenue de la part d’une personne qui, en décembre dernier, ne s’est pas embarrassée de ce genre de considérations pour ouvrir les portes du Parlement aux Casques Blancs. Cela ne la gênait pas d’inviter cette ONG proche des rebelles, passée maître dans l’art de séduire les dirigeants occidentaux souvent avides d’images sensationnelles qu’ils brandissent ensuite pour sidérer l’opinion publique et, ainsi, mieux justifier leurs ingérences au nom des droits de l’Homme.
Incapables de saisir l’aspiration à la paix de la majorité des Syriens, sunnites compris, malgré les défauts du régime, incapables de comprendre le large soutien des minorités chrétiennes, chiites, alaouites, etc. en faveur du président El-Assad, seul rempart crédible au déferlement des djihadistes, incapables enfin de remettre en question leur vision tronquée de la rébellion, les sectaires tenants de la bien-pensance persistent dans un aveuglement criminel. Leur seul leitmotiv : ne surtout pas discuter avec un homme désigné comme le diable incarné par nos dirigeants ainsi que par l’Arabie Saoudite et le Qatar, de très démocratiques pétromonarchies comme chacun sait… […]"