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France : Politique en France

Le vote, mode d’emploi en 3 étapes : éclairer sa conscience, évaluer les exigences du bien commun et exercer la vertu de prudence

Par François de Lacoste Lareymondie sur Liberté politique :

"Par conscience, il ne faut évidemment pas entendre le repli orgueilleux sur la subjectivité ; au contraire il s’agit de cette faculté de l’âme au fond de laquelle l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir […]. C’est par sa conscience que l’homme exprime sa dignité de créature à l’image et ressemblance de Dieu. Dans son premier mouvement, la conscience recherche les principes sur lesquels elle pourra appuyer la détermination concrète de son acte. En la matière qui nous intéresse ici, nous avons souvent eu l’occasion de nous référer aux principes (ou « valeurs ») « non négociables » qui précèdent la politique elle-même, en tant qu’ils sont inscrits dans la nature de l’homme et qu’ils sont au fondement même de toute société humaine. […]

Le bien commun répond aux exigences du temps présent. […] Il revient à chacun d’analyser les programmes des partis et des candidats par rapport à ces points-clés, au regard des exigences éthiques fondamentales de la raison politique et du bien commun de la société dans son ensemble. À chacun il revient aussi de les hiérarchiser en vue du vote. […]

Faire le bien concrètement requiert la vertu de prudence, au sens, non d’un esprit précautionneux et pusillanime, mais de l’attention aux circonstances permettant à une politique de produire tous ses fruits. […] Voter en prudence conduit ici chacun à poser deux questions pratiques :

  • Quel candidat sera en mesure de réaliser effectivement les progrès les plus tangibles pour le bien commun ?
  • Comment son vote orientera-t-il la vie politique de telle sorte qu’il dispose de plus de moyens pour faire le bien autour de lui dans le cadre de ses engagements et de ses responsabilités ?

Sur tous ces plans, les deux candidats ne sont pas équivalents. C’est évident, mais il faut le redire avec insistance : ils n’ont pas les mêmes positions, ni les mêmes orientations politiques, ni les mêmes capacités, ni n’offrent aux citoyens les mêmes perspectives et possibilités de bien agir au cours des cinq prochaines années. Soutenir le contraire n’est pas exact et il n’est pas honnête de les renvoyer dos-à-dos. […] C’est dans cette circonstance précise que nous aurons à poser concrètement un acte qui sera bon ou mauvais, que nous agirons bien ou mal."

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9 commentaires

  1. “Sur tous ces plans, les deux candidats ne sont pas équivalents (…) : ils n’ont pas les mêmes positions, ni les mêmes orientations politiques, ni les mêmes capacités, ni n’offrent aux citoyens les mêmes perspectives et possibilités de bien agir au cours des cinq prochaines années. Soutenir le contraire n’est pas exact et il n’est pas honnête de les renvoyer dos-à-dos.”
    il me semble que la question ne se situe pas là : car le président sortant a déjà fait preuve de sa duplicité, de sa capacité à mettre en oeuvre des “orientations” pour lesquelles il n’avait pas été élu. de même ses positions sont semblables à celles de son concurrent, notamment sur le mariage homosexuel et les sujets de société. sur le plan ds positions et des orientations personnelles des candidats, les renvoyer candidats dos-à-dos n’est pas malhonnête.
    sur le plan de leurs capacités, c’est moins clair. l’un a l’expérience, en effet, mais vaut-il mieux un voleur de grande expérience ou un voleur de moindre calibre ? la capacité de Hollande n’est pas testée, on peut la mettre en doute en effet, mais ce critère est un parmi d’autres.
    il me semble que la différence principale n’est pas entre les candidats, mais entre les programmes, et les idées que ceux-ci révèlent. et même si le président sortant a déjà fait montre de sa capacité à s’asseoir sur le programme, ou s’asseoir à côté, ou le dépasser outre mesure dans le sens du programme concurrent, il y a une différence entre être tenu par un programme mauvais, comme l’est Hollande, et être susceptible de trahir, comme est supposé Sarkozy. dans le premier cas il n’y a pas de frein, dans le deuxième il y a encore possibilité de freiner. ce sera le travail des autres hommes politique de la majorité. il faut espérer qu’il existera des hommes, et des femmes, qui ne soient pas de simples godillots.
    pour finir, un argument purement conjoncturel : si Hollande est élu, la gauche aura tous les pouvoirs, depuis les grandes villes et les régions jusqu’à très probablement l’Assemblée Nationale, en passant par le Sénat.

  2. Monsieur de Lareymondie est bien aimable dans sa constance à ne voir le mal qu’à gauche , mais peut-être pourrait-il nous préciser comment il classe dans sa “hiérarchisation” , le gender de Monsieur Luc Chatel, l’euthanasie prétendument passive de Monsieur Léonetti, le dimanche travaillé promu à toute force par Monsieur Bertrand le très anti-catholique Hellfest suventionné par la gauche , autorisé par la droite ?

  3. @sancenay
    et aussi:
    La pilule du lendemain délivrée dans les lycées ou les spectacles blasphématoires auxquels le ministère de la culture n’a rien trouvé à redire…

  4. Encore un article lénifiant de soutien à Sarközy…
    C’est bien beau, de dire qu’il faut voter pour le candidat qui sera “en mesure de réaliser effectivement les progrès les plus tangibles pour le bien commun ?”, mais ce n’est pas une découverte, juste une lapalissade sous une forme plutôt pédante.
    Ce que j’aurais bien aimé, c’est que Lareymondie nous cite en exemple, pour étayer son propos, un exemple d’un acte qui aurait été posé par Sarközy, et qui irait, significativement et indiscutablement, dans le sens du bien commun.
    En 5 ans de règne Sarközy, je n’en vois aucun.

  5. Mais voyons, nous ne voterons pas pour Sarkozy mais contre Hollande.
    Personne ne saisit la nuance ?

  6. Consternant
    Et il est catholique?
    Les deux sociétés proposées?
    Mais c’est la même, un élève du catéchisme ne ferait pas 50 lignes entortillées pour arriver à un tel aveuglement
    “C’est évident, il faut insister”
    La régression est profonde en France.

  7. Quelques rappels.
    (1) les racines chrétiennes de la France : hier 1er mai au Trocadéro à Paris, Nicolas Sarkozy a développé les thèmes de la sécurité, de l’immigration, des frontières et des racines chrétiennes de la France. Il y a un an, le 9 février 2011, il soulignait les “racines juives de la France” lors du 26e dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France.
    (2) l’immigration et la sécurité : en 2007, Sarkozy fit des promesses sur l’immigration et la sécurité (“Monsieur Karcher” karchérisant les racailles). Concrètement qu’a-t-il fait ? les cités ont flambé dès son élection. L’immigration : il y a eu plus d’immigration sous Sarkozy que sous le gouvernement de gauche Jospin. Rappelons les déclarations sur le métissage obligatoire et le Nouvel Ordre mondial : « L’objectif, c’est relever le défi du métissage. (…) Ce n’est pas un choix, c’est une obligation. (…) On ne peut pas faire autrement. Au risque de nous trouver confrontés à des problèmes considérables. Nous devons changer (…) partout en même temps, dans l’entreprise, dans les administrations, à l’éducation, dans les partis politiques. Et on va se mettre des obligations de résultat. Si ce volontarisme républicain ne fonctionnait pas, il faudra [sic] alors que la République passe à des méthodes plus contraignantes encore. » a déclaré un après son élection, Nicolas Sarkozy, à Polytechnique, le 17 décembre 2008. “On ira ensemble vers ce Nouvel Ordre Mondial. Et personne, je dis bien personne ne pourra s’y opposer” a déclaré Nicolas Sarkozy, au Palais de l’Elysée, le 16 janvier 2009.
    (3) la défense de la famille : en 1999, la gauche au pouvoir fait voter la loi sur le Pacs. La droite, emmenée par Christine Boutin et soutenue par d’immenses manifestations, s’y oppose. Opposition sans lendemain : dès que la pression pro-famille est retombée, des députés UMP (dont Nicolas Sarkozy) ont commencé à regretter leur vote contre le PACS. Deux ans après son élection de 2007, dans un entretien au Nouvel Observateur du 2 juillet 2009, le président Sarkozy a déclaré : “Le problème de l’opposition aujourd’hui c’est d’être à ce point fermée. Nous avons connu cela nous-mêmes. L’erreur qu’a commise la droite à l’époque du Pacs ! C’était ridicule et outrancier. On s’est trompé. J’en ai tiré des conséquences définitives.”
    (4) l’éducation et le droit des parents à l’éducation de leurs enfants : il y a deux ans, Luc Chatel avait interdit la diffusion dans les écoles de ce film d’animation de propagande homosexuelle “Le Baiser de la lune”. “Le baiser de la lune” a été distribué la Semaine sainte 2012 (2-8 avril) aux enseignants de CM1 et CM2. La différence entre la droite et la gauche : deux ans. Y en a-t-il qui croit encore qu’il y ait une différence entre la “droite” et la “gauche” ?
    Via Christ Roi.

  8. Ce qui m’étonnera toujours, c’est cette sorte de magistère autoproclamé, cette sorte d’obligation morale de voter pour tel candidat quasiment sous peine de péché grave. Ce qui m’étonne aussi, et parallèlement, c’est la qualification des PNN comme purs principes généraux antérieurs au bien commun concret et à la moralité du choix concret en vue de ce bien commun. C’est ainsi qu’on absolutise en morale ce qui est d’ordre prudentiel et qu’on relativise ce qui, “semper et pro semper” ne peut jamais être toléré dans la poursuite du bien moral. Vous avez eu le relativisme et vous avez aimé. Vous aurez le relativisme et le conséquentialisme catho ; vous allez adorer…
    Quelques contradictions aussi sont assez tenaces : comment peut-on dire que le vote politique doit être avant tout d’ordre rationnel, et en même temps qu’on ne vote pas pour un programme mais pour un homme ? Comment à la fois faire appel à la détermination prudentielle de la conscience, et dire que les choix sont tellement imposés à celle-ci qu’elle n’a plus qu’à opter dans l’éventail existant pour faire le bien ? Comment s’accrocher à une lecture des PNN qui voudrait réserver le “non négociable” au législateur et non à l’électeur, et en même temps prétendre donner des indications morales à l’électeur, puisque celui-ci n’aurait qu’à se prononcer sur des hommes, sur des choix concrets prédéterminés, abstraction faite des principes fondamentaux qui semblent ne pas concourir à la composition de sa décision morale, etc ???
    Il y a encore plus brutal : de quel droit met-on l’appartenance à l’Eglise et l’adhésion à la morale catholique en cause dans des choix concrets qui sont contingents et objet d’appréciation par nature, alors même qu’on refuse de se déterminer à partir de ce qui n’est justement pas contingent mais nécessaire quelles que soient les autres données ou circonstances ?
    Autrement dit, je peux facilement concevoir, qu’au vu de son programme déclaré, on ne puisse pas moralement voter pour M. Hollande. Mais cela n’implique pas, en morale, qu’on doive voter pour M. Sarkozy sous peine de faute ; cela, je me permets de le récuser, au nom même de la différence entre finalité objective et conséquences matérielles fussent-elles dans les actes moraux. Personne ne niera que des conséquences néfastes sont prévisibles dans tel choix, par exemple le vote blanc, et qu’elles sont à prendre en compte. Mais ce ne sera jamais de même nature que le vote direct pour M.Hollande, en tant qu’il contient des points absolument inadmissibles en toutes circonstances. On ne peut pas mettre un signe égal entre les deux : l’un est de l’ordre de la finalité, l’autre, de l’ordre de la conséquence. Or les conséquences sont justement objet d’appréciation prudentielle, expérimentale, aléatoire, discutable. Je peux d’ailleurs fort bien en arriver dimanche à la même conclusion pratique que nos essayistes moraux, en suivant une lecture tranquille des circonstances, étant entendu que dans l’un des programmes aucune atteinte frontale et déclarée aux PNN n’est actée. Mais ce sera à partir de ma capacité spirituelle de conscience qui me permettra de me déterminer souverainement, certainement pas à partir d’une forme étrange de marxisme qui fait de la conscience le pur produit de la situation de fait et des magistères qui se mettent à sa remorque.

  9. Comme les gauchistes, certains commentateurs comparent un bilan et
    vide abyssale. Hollande ne vous fait pas peur, évidemment : il n a jamais rien fait. Pourquoi ? Parce qu il est médiocre.
    Cessez de comparer un bilan et un programme comme les extrémistes de gauche essayent (et visiblement réussissent pour un certain nombre d’ entre vous) de vous y inciter pour cacher le danger qu ils représentent.
    COMPAREZ PROGRAMME CONTRE PROGRAMME, et là, à moins d être aveugle ou communiste, il n y a aucun choix possible : le barrage de Hollande s impose. POUR LA FRANCE.

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