De Roland Hureaux dans VA :
"La dictature de la famille Assad existe depuis plus de quarante ans sans qu’on s’en soit jamais ému ; elle s’était plutôt libéralisée ces derniers temps. Des dictatures, au demeurant, il y en a beaucoup dans le monde, et des pires, à commencer par l’Arabie Saoudite et le Qatar, nos “alliés” dans le conflit syrien. […]
La France aurait-elle là un intérêt particulier ? Elle avait certes reçu un mandat de la Société des Nations sur la Syrie de 1920 à 1946. Or, la mission multiséculaire qui justifiait sa présence dans la région était la protection des minorités chrétiennes. Reniant cette mission historique, elle s’évertue aujourd’hui à détruire le seul régime arabe qui les protège encore et beaucoup fuient déjà les atrocités des rebelles à leur encontre. Un changement de régime à Damas signifierait l’accession au pouvoir des islamistes et donc, comme en Irak, l’exode des 2 millions de chrétiens et d’autres minorités.
[…] La Russie, géographiquement voisine du Proche-Orient et qui a, elle, le souci de défendre les chrétiens orthodoxes, s’accroche très fort à sa dernière position dans la région. Comment s’en étonner ? Le port de Tartous, sa seule base en Méditerranée, a pour elle un caractère vital. C’est avec beaucoup de légèreté que Washington, Paris et Londres espèrent la faire céder. […]"