Il y a deux ans, les Presses universitaires de France avaient demandé à trois universitaires un livre critique sur le mouvement woke. L’essai, intitulé Face à l’obscurantisme woke, compilant une vingtaine de contributions, devait sortir ces jours-ci, et il était déjà proposé sur les sites de vente en ligne. Le livre entendait alerter sur la “pénétration des idéologies décoloniales, des théories de la race et du genre dans les milieux actuels de la recherche en lettres et sciences humaines, en droit et même dans les sciences dures”.
Mais sa parution a été « suspendue » parce que le projet de l’ouvrage a été « conçu dans un contexte bien différent ». La maison d’édition confirme avoir “décidé de suspendre la publication du livre (…), dirigé par Emmanuelle Hénin, Xavier-Laurent Salvador et Pierre Vermeren”.
“Nous estimons que les conditions nécessaires à un accueil serein de ce livre collectif ne sont plus réunies aujourd’hui, le projet de cet ouvrage ayant été conçu il y a plus de deux ans dans un contexte bien différent”.
Les PUF soulignent en particulier le fait qu’“un certain nombre d’auteurs” font partie de l’Observatoire d’éthique universitaire (anciennement Observatoire du décolonialisme) et que cette organisation a reçu des financements du “projet Périclès“, conçu par Pierre-Edouard Stérin.
“Ce livre a été écrit sans que personne ne touche un euro, il n’y a eu aucune transaction d’argent, et personne n’a touché d’à valoir”, assure l’Observatoire d’éthique universitaire sur son compte X.
Pierre Vermeren explique que les auteurs ont été contactés par “une dizaine” d’autres éditeurs depuis lundi pour reprendre la parution du livre. Il affirme voir dans cette annonce une
“censure préalable sur le seul titre alors que personne n’a lu le texte qui n’a pas encore été diffusé”.
Les PUF évoquent également le “contexte politique (…) international actuel”. Aux Etats-Unis, sous couvert de lutte contre le “wokisme”, l’administration Donald Trump mène une purge dans la recherche scientifique et les documents publics. Sic.